Un ordinateur ne comprend pas le langage. Dans intelligence artificielle, il faut surtout retenir « artificiel »… il n’y a pas d’intelligence
L’intelligence artificielle (IA) s’impose de plus en plus comme un moteur de la transformation économique, il devient facile d’oublier qu’elle n’est qu’une extension de l’intelligence humaine. C’est ce que nous rappelle Cécile POTTIER, experte en analyse linguistique chez Dassault Systèmes, dans le cadre d’une interview avec L’Œil du Continent TV où elle partage son parcours, ses réflexions sur l’IA et les défis qui l’accompagnent.
Au cours de l’entretien, Cécile POTTIER a souligné l’importance de ne pas se fier aveuglément à l’intelligence artificielle, malgré ses performances impressionnantes. « Il est essentiel de se rappeler que, bien que l’intelligence artificielle devienne de plus en plus performante, elle ne remplacera jamais entièrement l’être humain », a-t-elle affirmé.
En effet, l’IA repose sur la restitution de connaissances basées sur des données existantes, ce qui, selon elle, nécessite de toujours garder une part d’humain dans son utilisation. « Les ordinateurs ne comprennent pas, même si aujourd’hui avec les derniers outils c’est très bluffant, on peut avoir l’impression qu’on peut discuter avec un ordinateur mais il faut savoir qu’il s’agit plus d’agents conversationnels. Cet ordinateur, Il est capable de faire des phrases très bien formées parce qu’il a appris sur les bases de données. Cela ne veut pas dire qu’il comprend. Cela veut dire qu’il restitue les choses apprises. C’est plus artificiel… qu’intelligence en soit.».
Avec plus de 30 ans d’expérience à son actif, un doctorat sur la traduction automatique à travers son rôle chez Dassault Systèmes, Madame POTTIER travaille à la croisée de la linguistique et de la technologie, en utilisant des algorithmes et des donnés du langage humain qu’elle analyse ensuite pour améliorer les interactions homme-machine. Essentiellement, elle fait une synthèse des textes et documents volumineux existants grâce à des outils d’analyses linguistiques. Cette approche permet de développer des systèmes plus intuitifs et performants, capables de comprendre et de répondre aux besoins des utilisateurs, des clients de manière plus naturelle.
Cependant, elle met en garde contre les limites inhérentes à l’intelligence artificielle. « Ce qu’il faut surtout retenir, c’est l’aspect ‘artificiel’ de l’intelligence artificielle. Elle se base sur des données préexistantes, et sans une intervention humaine éclairée, elle peut conduire à des résultats biaisés ou inadéquats », explique-t-elle. Pour Cécile POTTIER l’avenir de l’IA réside dans une collaboration étroite entre l’homme et la machine, où l’intelligence artificielle est utilisée comme un outil pour amplifier les capacités humaines, et non pour les remplacer.
Il apparaît donc important de garder en vue cette perspective à une époque où l’IA influence de plus en plus de domaines, de l’économie à la santé, en passant par l’éducation et la communication. Les propos de Cécile Pottier rappellent la nécessité d’une approche équilibrée, où la technologie, bien qu’innovante, reste au service de l’humain.
L’intégralité de la discussion est disponible sur la Web TV l’Œil du continent (sur YouTube).