Astou Diouf Gueye, Directrice de l’Équité et de l’Égalité de Genre (DEEG), a rappelé, jeudi 25 juillet 2024, la responsabilité des professionnels de l’information par rapport à l’utilisation des données statistiques de genre; précisant que ces dernières, au-delà des chiffres qu’elles constituent, sont le reflet de la réalité vécue par les hommes et les femmes dans une société donnée.
“Nous sommes convaincus que les statistiques de genre ne sont pas simplement des chiffres. Elles sont le reflet de la réalité vécue par les femmes et les hommes dans notre société. Elles révèlent des inégalités ou disparités souvent invisibles et nous permettent de mesurer les progrès réalisés ainsi que les défis qui restent à relever. En tant que professionnels de médias, vous avez la responsabilité de rendre ces chiffres accessibles et compréhensibles au grand public”, a-t-elle notamment indiqué.
Mme Guèye présidait, au nom de la ministre de la Famille et des Solidarités, Maimouna Dièye, l’atelier de renforcement des capacités des membres de l’Association des Professionnels de l’Information sur le Genre (APIG) sur “l’utilisation des statistiques genre dans leur production d’articles d’actualité et autres activités médiatiques”.
Selon elle, le genre adosse trois questions essentielles notamment les disparités, les inégalités et quelque part l’oppression et la violence. Et d’après elle, “on ne peut pas adresser cette question sans se fonder sur des données et des faits probants. Ce sont ces données qui nous permettent de mesurer quelques faiblesses dans nos politiques publiques”.
Selon Fatou Dramé, sociologue-politiste spécialiste en Genre et Développement, le genre est un concept socioculturel qui réfère aux rapports socialement construits à partir de la distinction sexuelle. “Il renvoie à la distribution sociale évolutive des rôles et responsabilités entre les hommes et les femmes, aux relations de pouvoir qu’ils entretiennent ainsi qu’aux inégalités qui en découlent”, a-t-elle défini.
Alors que des États comme le Sénégal poursuivent les objectifs de développement durable (ODD) qui eux-mêmes visent en partie l’autonomisation de toutes les femmes et des filles, disposer des données statistiques pour les mesurer s’avère nécessaire, a soutenu Diouma Faye, économiste, ingénieur statisticien, démographe, enseignant permanent à l’ENSAE. Il a indiqué que c’est la raison pour laquelle l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) joue un rôle “très important” dans la collecte des données, parce que, dit-il, “on ne peut pas savoir où est-ce qu’on en est tant qu’on n’a pas des données et d’avoir la situation du moment”.
Pour sa part, la présidente de l’APIG, Adama Diouf Ly, a admis que les données statistiques jouent un rôle “fondamental” dans la mobilisation, la concentration et le suivi des efforts visant à atteindre l’égalité des sexes. “Elles permettent d’apprécier les progrès, d’identifier les lacunes, de rationaliser les politiques et d’orienter les ressources. C’est pourquoi le traitement des statistiques genres par les professionnels de l’information est un enjeu crucial pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes”, a-t-elle expliqué.
Mme Diouf Ly a insisté sur l’utilisation “judicieuse” des statistiques; estimant qu’elle peut aider à sensibiliser sur les inégalités entre les hommes et les femmes.
Juste rappeler que depuis trois ans de cela, Onu-Femmes, à travers l’Ansd et le ministère de la Famille, accompagne le gouvernement du Sénégal pour rendre accessibles les données statistiques sur le genre, mais également pour réunir les producteurs et les utilisateurs de données dont les professionnels de l’information.