L’institution financière internationale souligne que la dette intérieure a enflé ces dernières années, pour représenter en moyenne 20% du PIB des pays à faible revenu et jusqu’à plus de 45% des pays à revenu intermédiaire.
Les analyses de viabilité de la dette, réalisées conjointement par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), devraient refléter la part croissante de la dette intérieure dans le niveau d’endettement global de nombreux pays en développement, a estimé le président de la Banque mondiale, David Malpass (photo), mercredi 26 avril.
« Il est essentiel de mieux comprendre le niveau d’endettement total des pays, y compris la dette intérieure et la dette extérieure », a-t-il déclaré lors d’une conférence organisée par l’institution financière internationale sur le thème « Sortir de l’impasse dans la restructuration de la dette à l’échelle mondiale » selon l’agence ecofinance qui s’en fait l’écho.
M. Malpass a également appelé à des mesures urgentes pour relancer les efforts de restructuration de la dette souveraine de nombreux pays en situation de surendettement, après des années de progrès très lents dans le cadre de l’initiative lancée en 2020 par les vingt économies les plus développées de la planète (G20) pour alléger le fardeau de la dette des pays en développement.
Pablo Saavedra, vice-président de la Banque mondiale chargé de la croissance équitable, des finances et des institutions, a révélé de son côté que la dette intérieure représente désormais environ 20 % du produit intérieur brut (PIB) des pays à faible revenu, contre 9 % il y a dix ans.
« Pour les pays à revenu intermédiaire, ce pourcentage se situe en moyenne à plus de 45 % du PIB », a-t-il précisé, indiquant que les analyses actuelles de la viabilité de la dette « n’accordent pas suffisamment d’importance à cette dette intérieure, qui est souvent moins transparente ».
M. Saavedra a d’autre part révélé que la dernière décennie a enregistré la croissance la plus rapide de la dette souveraine globale (extérieure et intérieure) au cours des 50 dernières années, notant que cela représente une « évolution préoccupante, compte tenu de la baisse du potentiel de croissance et de l’augmentation de l’inflation ».
A quelques rares exceptions près, constate la Banque mondiale, les divers processus de restructuration de la dette ont jusqu’ici porté essentiellement sur la dette souveraine extérieure. Et pour cause : la restructuration de la dette intérieure risque de faire plus de mal que de bien. Cette dette est souvent majoritairement détenue par des créanciers domestiques qui subiront des pertes. Par ce canal, le surendettement souverain peut aisément se propager aux banques locales, aux fonds de pension, aux ménages et à d’autres segments de l’économie intérieure. Cette propagation peut accroître le malaise économique qui a nécessité la restructuration de la dette en premier lieu, avertit la Banque mondiale.