On la surnomme tragiquement “la drogue du zombie”. Aussi appelée “tranq” ou xylazine, sa dénomination scientifique, cette substance a infiltré le marché noir outre-Atlantique, où elle est consommée en tant qu’adjuvant avec d’autres opioïdes, dont le fentanyl, une drogue décrite comme 50 fois plus puissante que l’héroïne et 100 fois plus que la morphine, souligne Tf1 info.
Sa particularité est de donner à ceux qui se l’injectent des allures de morts-vivants. Outre l’effet sédatif qu’elle procure, en altérant dangereusement la respiration et les fonctions cardiaques, cette drogue de synthèse a tendance à provoquer des nécroses sur la chair.
Cette drogue mortelle, que l’on trouve à un coût dérisoire – moins de 6 euros le kilo -, gangrène les rues aux États-Unis, où sa consommation a explosé. Entre 2020 et 2021, la détection de xylazine par l’Agence anti-drogue américaine (DEA) a augmenté de quasiment 200% dans le sud du pays, et plus de 100% dans l’ouest.
Suffisant pour susciter l’inquiétude de l’Agence américaine des médicaments (FDA), qui a signalé un “problème de santé publique grandissant”. Une préoccupation partagée par la Maison Blanche. Washington a annoncé, mercredi 12 avril, désigner comme “menace émergente” la xylazine.
Un anesthésiant vétérinaire détourné
Inventée dans les années 1960 et autorisée depuis 1972 par l’Agence américaine des médicaments (FDA), comme sédatif et analgésique vétérinaire, la xylazine est destinée exclusivement à un usage vétérinaire. Cette substance, qui bloque les récepteurs adrénergiques, empêchant la libération de noradrénaline, est utilisée sur des animaux (chevaux, chiens, chats…).
Elle se présente sous la forme d’une solution injectable claire et incolore. Depuis les années 2000, l’utilisation de ce puissant anesthésiant a été détournée. Il sert d’agent de coupe afin de majorer l’effet d’un opioïde ingéré ou injecté, tel que le fentanyl, la cocaïne ou la méthamphétamine, avec des conséquences dévastatrices à la fois psychologiques et physiques.
Pourquoi l’effet « zombie »
La “drogue du zombie” ralentit “la respiration, la tension, le rythme cardiaque” et réduit “la température corporelle à des niveaux critiques”, alerte la FDA. La xylazine inhibe les récepteurs adrénergiques, localisés dans le système nerveux central et le cœur, entraînant une perte de conscience, d’attention, une sédation extrême, et éventuellement des délires ou des hallucinations.
D’où l’effet “zombie”. De manière toute aussi grave, “des plaies cutanées et des plaques de peau morte et en putréfaction”, peuvent apparaître, y compris ailleurs qu’au niveau des points d’injection. Les tissus peuvent s’infecter et se nécroser, au point de nécessiter l’amputation d’un membre touché, sans prise en charge rapide et adéquate.
Aucun antidote connu pour le moment
À ce jour, aucun antidote n’existe en cas d’overdose à la xylazine. Même la naloxone, antagoniste des opioïdes, se révèle inefficace contre la “drogue du zombies”, dont elle n’annule pas les effets calmants et empêche toute réanimation.