La Solidarité olympique est un programme mis en place par le CIO. Ce dispositif unique en France est piloté par le Centre régional jeunesse et sport, le CRJS, dans la ville de Petit-Couronne près de Rouen, en région Normandie. Son objectif est d’offrir un cadre et des infrastructures à des sportifs étrangers. Au total, ce sont 12 boxeurs, nageurs, sprinters et judokas, tous des boursiers(ères) venus du Niger, du Congo, du Centrafrique, de Guinée Conakry et de Guinée-Bissau qui se préparent pour décrocher leur qualification aux Jeux Olympiques de Paris où ils représenteront leur pays d’origine.
Entre deux séances d’entrainement, Natacha Ngoye Akamabi, sprinteuse congolaise, en profite pour transmettre aux plus jeunes sa passion. Elle aime jouer ce rôle de grande sœur et elle s’enflamme : « Allez, vite, allez encore plus loin, voilà, c’est bien ! » crie-t-elle aux jeunes pousses du stade Sottevillais 76 pendant le saut en longueur, et qui semblent apprécier sa présence. « C’est cool d’être entrainée par une athlète internationale ». C’est la deuxième fois que cette médaillée des jeux de la Francophonie obtient une bourse du Comité international olympique, le CIO, dans le cadre de ce programme de la Solidarité olympique. À ses côtés, la Guinéenne, Aïssata Deen Conté, 21 ans, spécialiste du 60m, du 100m et du 200m, apprécie les infrastructures : « chez nous, il n’y a pas de piste d’athlétisme, on court sur la terre battue, ici, c’est différent, on a tout pour progresser, un club, du matériel et des entraineurs ».
« Je suis un peu leur père », lâche avec fierté leur entraîneur Amadou Mbaye, qui a vécu les mêmes difficultés avec l’éloignement et le changement de climat lorsqu’il est arrivé en France. Cet ancien champion d’Afrique du 100m va préparer ces athlètes à de nouvelles méthodes d’entraînement en fonction de leur niveau.
Le Centre régional jeunesse et sports accueille ces sportifs africains
Ces boursiers de la solidarité olympique bénéficient d’un titre de séjour : « passeport talent ». Un sésame essentiel qui va leur permettre de faire des allers-retours entre leurs lieux de compétitions, notamment sur le continent africain et à travers la France.
À la veille des Jeux olympiques, ces cent treize collégiens et lycéens sont heureux de partager leur quotidien avec ces grands gaillards qui ne passent pas inaperçus, notamment au réfectoire.
Alors que la visite commence, un sprinter et un judoka de la Guinée-Bissau font irruption. Christophe Cornilleau, le directeur du centre, s’occupe de cette grande famille : « l’une des premières urgences, c’était l’achat d’un maillot de bain et de lunettes… Mais aussi de tout l’équipement pour la pratique de leur sport avec les derniers arrivés ».
Être loin de sa famille
Salima Ahmadou Youssoufou, 19 ans, nigérienne, est l’une des benjamines de ce dispositif de la Solidarité olympique. Elle vit loin de ses parents depuis six mois pour accomplir son rêve et arriver à participer aux Jeux olympiques.
Un sacrifice d’autant plus important que ce dispositif peut s’arrêter à tout moment. Et en effet, ces athlètes expatriés pendant plus d’un an n’ont pas la certitude d’être qualifiés pour Paris 2024.