C’est dans un atelier situé à Ngaparou (région de Thiès), que Marina Gning, la présidente et son équipe fabriquent les protections hygiéniques réutilisables en coton fine et confortables destinés à l’Afrique Francophone. Ici la colle adhésive est remplacée par un bouton de pression pour assurer un confort à ses utilisateurs.trices. L’idée est partie d’un constat selon lequel les protections hygiéniques classiques contiendraient des substances chimiques à la foi néfastes pour la santé de la femme mais aussi pour l’environnement, car à la plupart, il faut au moins une centaine d’années pour se bio dégrader. Le constat a encouragé plusieurs entreprises à s’orienter vers la conception de produits d’hygiène bio.
C’est le cas pour ApiAfrique, entreprise sociale sénégalaise, créée 2016, proposant des solutions innovantes, locales et respectueuses de l’environnement pour l’hygiène des femmes et des bébés. Sa vision : « promouvoir des solutions durables qui contribuent à l’émancipation des femmes à travers la création d’emploi pour les femmes (90% des employés sont des femmes), de réduire les déchets, et de lutter contre l’exclusion ».
ApiAfrique souhaite diffuser des pratiques et des produits respectueux de la nature des femmes et des hommes, lever les tabous autour des règles en informant et en conscientisant les hommes et les femmes sur les questions des règles et les moyens de protections plus sains, « plus les gens seront informés, mieux les jeunes fi lles pourront gérer leur règles » « L’entrepreneuriat qui change le monde » c’est le choix qu’a fait ApiAfrique en lançant ses produits bios pour les femmes et les enfants. Avec des serviettes hygiéniques composées de coton 100 % biologiques vendu à 3000 FCFA la serviette, contre 900 FCFA en moyenne pour les serviettes hygiéniques jetables, ApiAfrique répond à une problématique sanitaire et environnementale. Selon M. Gning co-fondateur et Directeur Général, deux types de serviettes sont proposés : l’une en coton 100 % bio importé certifi é ecotex et l’autre en coton bio fabriqué au Sénégal, afi n réduire le prix des serviettes. Même si la clientèle reste encore modeste du fait de la différence de prix et le manque d’informations, les serviettes bio se vendent de plus en plus.
Pour certaines, la santé a certes un prix mais n’a pas de coût. C’est le cas de Aïcha Ndiaye, utilisatrice de serviettes hygiéniques réutilisables depuis maintenant 2 ans. « Ces serviettes sont faciles à laver et elles sont très confortables en plus je n’ai ni démangeaisons ni boutons lorsque je les utilise. Le plus agréable c’est que je n’ai pas de fuite… Sur le moment ça coûte cher mais à la longue pour moi ça en vaut la peine », explique-t-elle. Le coût de ces produits bio, 3000 à 10 000 FCFA le paquet, reste le premier frein pour plusieurs femmes. Mais, une seule serviette servira en moyenne deux années successives … sur le long terme.
Si certaines trouvent rebutante l’idée de laver leurs serviettes hygiéniques, pour d’autres, c’est un moyen plus sain et sage de se protéger. Selon les experts, une femme utilisera en moyenne 8000 à 10 000 serviettes hygiéniques au cours de sa vie, soit 1 tonne de déchets créée par femme. Pour les bébés, il faut compter en moyenne 5 000 couches jetables entre 0 et 3 ans, soit près d’une tonne de déchets. De plus, certains ces produits jetables entraînent inconfort, problèmes de santé à court, moyen et long terme. Par ailleurs, lorsqu’on fait le calcul, ce sont des sommes astronomiques qui sont dépensées en protections hygiéniques.