Le FMI a soumis la reprise de son soutien financier au Zimbabwe à l’apurement des arriérés de dettes du pays, qui a déjà commencé à effectuer des remboursements « symboliques » à des institutions financières multilatérales.
Les créanciers du Zimbabwe se réuniront le 23 février prochain pour discuter de l’état d’avancement de l’apurement des arriérés de dettes et des réformes économiques engagées par les autorités, a rapporté Reuters mercredi 15 février, citant le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube.
« Environ 17 pays membres du Club de Paris ainsi que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et la Banque européenne d’investissement participeront à cette réunion afin de discuter des progrès réalisés en matière de réformes économiques et de gouvernance, y compris l’indemnisation des anciens fermiers blancs », a déclaré le ministre.
« L’ordre du jour de la réunion fait partie de ce dont nous avons besoin pour avancer sur la voie de l’apurement des arriérés de dettes. Cela a vraiment commencé sérieusement, donc je suis heureux que nous soyons à ce stade et que nous fassions de très bons progrès », a-t-il ajouté.
En octobre dernier, M. Ncube avait déclaré que le Zimbabwe s’est engagé à apurer ses dettes envers les institutions financières multilatérales et a déjà commencé à effectuer des remboursements « symboliques » à certaines d’entre elles, tout en indiquant que des remboursements du même genre à tous les créanciers du Club de Paris sont prévus.
Les créanciers du Zimbabwe se sont réunis pour la première fois le 1er décembre 2022, sous l’égide du président de la BAD, Akinwumi Adesina, et de l’ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano.
Le FMI avait indiqué à l’issue de la visite d’une mission d’experts dépêchée à Harare mi-décembre dernier que le Zimbabwe a besoin de réformes durables et d’une vision claire en matière de restructuration de sa dette, y compris l’apurement de quelque 6 milliards de dollars d’arriérés, afin de pouvoir bénéficier d’un programme d’aide.
Le Zimbabwe traverse une grave crise économique depuis le début des années 2000, après la réforme agraire de l’ex-président Robert Mugabe, qui a brisé un secteur clé de l’économie du pays et l’a poussé à interrompre le remboursement de sa dette aux bailleurs de fonds internationaux. Robert Mugabe, qui a été contraint à la démission en novembre 2017 après 37 ans de règne sans partage, a laissé un héritage douloureux à son successeur Emmerson Mnangagwa.
Pays de près de 16 millions d’habitants, le Zimbabwe traîne encore des dettes extérieures estimées à plus de 14 milliards de dollars. Toujours privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, ce pays d’Afrique australe a eu beaucoup de mal à obtenir de nouvelles lignes de crédit et à attirer les investissements étrangers nécessaires à la relance de son économie.
Ancien économiste en chef de la Banque africaine de développement (BAD) et docteur en finance mathématique de l’Université de Cambridge, Mthuli Ncube est l’homme sur lequel compte le président Mnangagwa pour assainir la situation financière du pays et regagner la confiance des investisseurs étrangers.
(Avec ecofin)