Le Sénégal est confronté à plusieurs défis lorsqu’il s’agit de financer son économie, a relevé le président Bassirou Diomaye Faye et ses collaborateurs qui faisaient l’état des lieux et identifiaient les problématiques du financement des politiques publiques du Sénégal. Un exercice qui a permis de relever les difficultés qui sont «multifactorielles et interconnectées».
Les principales contraintes auxquelles le pays est confronté en matière de financement de son économie sont entre autre, la «Faible capacité fiscale» ; le «risque politique lié aux tensions politiques et sociales» ; la «non maîtrise des ressources naturelles», une «corruption endémique et mauvaise gouvernance», et un «endettement chronique et mortifère», entre autres.
En conséquence, «le Sénégal est lourdement endetté en raison d’une politique d’emprunt inefficace, de conditions de remboursement contraignantes et de taux d’in- térêt élevés», note-t-on, dans le livre-programme de Diomaye.
A en croire ce dernier et ses collaborateurs à l’origine de la production de cet ouvrage dénommé ‘’Le projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère’’, «ce niveau d’endettement élevé limite la capacité du pays à mobiliser des ressources financières pour des investissements productifs et d’avenir».
L’occasion a été mise à profit pour signaler que «l’encours de la dette publique, en fin
2023, était de 13 641 milliards FCFA. A ce montant, il faut ajouter le déficit budgétaire de 2024 estimé à 840 milliards FCFA. Pour les intérêts de la dette publique, ils sont estimés à près de 578 milliards FCFA en 2024 (LFI, 2024); soit le deuxième budget après celui du ministère de l’Éducation nationale».
Au chapitre des principales contraintes auxquelles le pays est confronté en matière de financement de son économie, il est aussi fait mention du «déficit d’infrastructures de qualité : l’absence d’infrastructures de base, comme des réseaux de transport et d’énergie fiables, entrave le développement économique. Ces faiblesses, combinées à un manque de vision stratégique, freinent les investissements privés».
Quant à la «faiblesse de l’épargne intérieure», elle vient fermer la marche sur cette question. Le dit ‘’Projet’’ informe que «le niveau faible de l’épargne domestique» participe à la limitation des sources de financement interne de l’économie.
Sur la question du financement de l’action publique, il est indiqué quelques leviers. Ce sont, selon le président Bassirou Diomaye Faye et ses collaborateurs, «des solutions de mobilisation des ressources financières pour financer l’économie. Ce sont des «réformes fiscales et douanières» qui demandent le renforcement du «civisme fiscal» et la lutte «contre la fraude et l’évasion fiscale» ; «des réformes nécessaires à la mise en place d’une monnaie nationale» ; mais aussi à des «renégociations des contrats et conventions (mines, hydrocarbures, marchés publics et infrastructures, etc.).
Fusionner BNDE, FONSIS, FONGIP, CDC, DER, la Banque Agricole en une seule banque publique d’investissement
En outre, la nouvelle équipe, en vue d’optimiser «l’efficacité des dépenses publiques», s’est engagée à mener «des évaluations approfondies des dépenses publiques pour identifier les inefficacités et mettre en œuvre des réformes visant leur rationalisation tout en préservant les services essentiels». Cela permettra, selon elle, de dégager des ressources financières supplémentaires pour financer les politiques publiques et aussi développer le consentement à l’impôt».
«La puissance financière de la Diaspora sénégalaise et africaine» est aussi un levier sur lequel l’Etat compte s’appuyer «pour financer l’économie et réduire notre dépendance aux capitaux étrangers».
Selon ‘’Le Projets’’, «cela passera par la création d’un fonds d’investissement ‘’Patriotisme économique’’ et d’un fonds de retraite de la Diaspora». Le secteur privé longtemps laissé en rade, sous le régime de
Macky Sall est aussi attendu dans le cadre des Partenariats Public-Privé (PPP). «Nous encouragerons les partenariats public-privé en s’appuyant sur une expertise publique locale pour la réalisation de projets d’infrastructures et de services publics. Pour cela, nous créerons un environnement favorable pour attirer les investissements du secteur privé», a indiqué le président Diomaye et ses proches collaborateurs.
La rationalisation institutionnelle des dispositifs publics de financement des entreprises par la «création d’une seule et unique banque publique d’investissement du Sénégal», trône aussi au chapitre des leviers de financement de l’économie réelle et du secteur privé.
La création de cette banque publique d’investissement passera par la fusion de tous les dispositifs ou établissements publics de financement, de garantie, d’investissement, d’accompagnement des entreprises à l’image de BNDE, FONSIS, FONGIP, CDC, DER, la Banque Agricole, etc, a indiqué le livre-programme de Bassirou Diomaye Faye. Celui-ci, fort de 274 pages, note qu’à terme, «ces leviers de mobilisation des ressources financières permettront au Sénégal de s’émanciper de l’aide au développement (dons budgétaires, dons en capital)». Une aide «devenue une épée de Damoclès, une menace pour tout pays