Quelque 66 200 milliards de dollars. C’est le montant record de la dette des États en 2022. Au niveau mondial, les intérêts payés par les États ont « monté en flèche » de 20,9% en 2022 par rapport à 2021, soit « la progression la plus rapide depuis 1984 », selon l’indice annuel de la dette souveraine du gestionnaire d’actifs Janus Henderson. Cette progression reflète selon lui « à la fois la hausse des taux et le gonflement du stock d’emprunts ». En France, rapporte Rfi citant l’Afp, le bond de la charge de la dette est même de 43%.
Cette explosion des coûts – 1 380 milliards de dollars au total en 2022 – est notamment due à la politique des banques centrales : afin de combattre l’inflation qui a atteint des records depuis les années 1980 dans de nombreux pays occidentaux, elles ont relevé leurs taux directeurs à un rythme effréné. Alors qu’ils étaient juste au-dessus de 0% début 2022, ils étaient passés proches de 4,5% à la fin de l’année aux États-Unis.
Depuis, la tendance s’est poursuivie et la Banque centrale américaines a procédé à un dixième relèvement consécutif de ses taux, pour les mener vers 5,25% début mai. Les gouvernements sont donc « au pied du mur », selon Janus Henderson, qui prévoit que ces coûts « doubleront au cours des trois prochaines années ».
Une lourde facture
En effet, les États vont rembourser des dettes émises à une période où les taux d’intérêt étaient bas pour réemprunter à des taux désormais bien plus élevés, au plus haut depuis dix ans dans de nombreux pays d’Europe comme aux États-Unis. Selon ce rapport, les États-Unis sont en tête des emprunteurs mondiaux. L’an dernier, le Trésor américain a emprunté, à lui seul, plus que l’ensemble, des autres pays du monde.
Le taux de l’emprunt français à dix ans, qui fait référence, tournait autour des 2,9% lundi 8 mai, contre 0,19% le 31 décembre 2021. Selon les dernières prévisions, en 2027, avec la poursuite de la hausse des taux d’intérêt, cette charge de la dette devrait être le premier poste de dépenses, de l’État français.