Le financement de 3 milliards $ demandé par le Ghana au Fonds monétaire international (FMI) devrait bientôt être soumis au conseil d’administration pour être approuvé définitivement. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié ce vendredi 12 mai par le Fmi.
Cette nouvelle avancée majeure intervient après que le comité des créanciers du Ghana, ait annoncé ce même jour son engagement à entamer des négociations avec Accra, sur une restructuration de sa dette.
« Le comité des créanciers du Ghana, formé par les pays ayant des créances éligibles sur le Ghana (…), a été formellement établi le 12 mai 2023, sous la coprésidence de la Chine et de la France. Le comité des créanciers a examiné la situation macroéconomique et financière du Ghana, notamment la viabilité de sa dette à long terme, et sa demande officielle de traitement de la dette au titre du “cadre commun pour les traitements de la dette au-delà de l’ISSD” approuvé sous la présidence saoudienne du G20 en novembre 2020, qui a également été approuvé par le Club de Paris » précise le comité dans un communiqué consulté par l’Agence Ecofin. « (…) Les membres du comité des créanciers se sont engagés à négocier avec la République du Ghana les conditions d’une restructuration de leurs créances, à finaliser dans un protocole d’accord, conformément au « Cadre commun pour les traitements de la dette au-delà de l’ISSD » a-t-il ajouté.
Cette déclaration conjointe a été immédiatement suivie d’un communiqué du Fonds monétaire international (FMI), qui avait fait d’un accord entre Accra et ses créanciers, une condition essentielle pour valider le programme de financement demandé par les autorités ghanéennes. « Je salue la déclaration du Comité officiel des créanciers du Ghana sur l’importance d’un programme économique soutenu par le FMI, ainsi que son engagement à négocier les conditions de restructuration de la dette en conséquence. Cette déclaration fournit les garanties de financement nécessaires pour que le conseil d’administration du FMI examine le programme proposé soutenu par le Fonds et débloque le financement indispensable des partenaires de développement du Ghana » a indiqué la directrice du FMI Kristalina Georgieva.
Même si le gouvernement ghanéen avait annoncé, depuis 2018, son intention de ne plus avoir recours au FMI pour ses problèmes économiques, un taux d’inflation élevé et une dette dépassant les 80% du PIB ont contraint les autorités à revoir leur position. En juillet 2022, le pays ouest-africain avait commencé des négociations qui ont abouti à la fin de l’année à un accord préliminaire avec les services du FMI pour une facilité de crédit élargie (FEC) de 3 milliards $ sur trois ans. Mais depuis, l’accord final était resté suspendu à des conditions fixées par l’institution de Bretton Woods, qui avait estimé que la dette du Ghana n’était pas viable et a invité les autorités à procéder à une restructuration de cette dette pour bénéficier du plan de sauvetage.