Bank of America (BofA) arrangera un échange dette-nature d’une valeur de 500 millions de dollars au profit du Gabon, a rapporté Bloomberg, jeudi 11 mai, citant des sources proches du dossier.
Selon l’agenceecofin, l’opération, qui devrait avoir lieu en juillet prochain, permettra à ce pays d’Afrique centrale, situé sur la côte atlantique, d’obtenir la réduction de sa dette extérieure d’environ 500 millions de dollars, en s’engageant en contrepartie à protéger un milieu marin abritant d’innombrables espèces marines menacées, avec l’appui de l’organisation à but non lucratif américaine The Nature Conservancy.
Un échange dette-nature est l’une des techniques d’allègement de la dette des pays en développement aux côtés de l’allongement des délais de paiement, de la diminution des taux d’intérêt, de l’octroi de nouveaux crédits à des taux bas et de l’annulation de créances.
Cette technique, dont la paternité revient à Thomas Lovejoy, un biologiste de conservation de renommée qui a dirigé la section américaine du Fonds mondial pour la nature (WWF), consiste à échanger une partie de la dette extérieure contre des investissements locaux dans des mesures de protection de l’environnement. Dans leur forme la plus simple, les échanges dette-nature remplacent des obligations ou des prêts coûteux par un financement moins cher, généralement avec l’aide d’une garantie de crédit d’une banque multilatérale de développement.
La Bolivie a été le premier Etat à bénéficier d’un tel échange en 1987, avec l’appui de l’ONG Conservation International. Les échanges dette-nature ont également permis à Belize, aux Seychelles et plus récemment à l’Equateur de bénéficier de réductions de leurs dettes extérieures et d’investir des centaines de millions de dollars dans la protection des écosystèmes naturels menacés.
Le Gabon a créé ces dernières années le plus grand réseau de réserves marines protégées d’Afrique abritant d’innombrables espèces marines menacées, parmi lesquelles les populations reproductrices les plus importantes de tortues luths et de tortues olivâtres, ainsi que 20 espèces de dauphins et de baleines.
Composé de 20 parcs marins et réserves aquatiques, ce réseau s’étend sur 53 000 km2, soit 26% des eaux territoriales du pays.