La santé de la mère et de l’enfant est au cœur des préoccupations à Diourbel (Region centre du pays) a indiqué, mercredi 3 juillet, son directeur régional de la santé Dr Mamadou Dieng ; estimant le taux de décès maternels à 200 pour cent mille naissances vivantes. “On doit réduire cette mortalité pour soulager les populations de ce fardeau”, a-t-il appelé.
Dr Dieng était interrogé par un groupe de journalistes dans le cadre de la promotion de la SRMNIA N; une stratégie mise en œuvre par la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME) dans la région de Diourbel en partenariat avec l’association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD). Selon le médecin, la région de Diourbel compte 507 942 femmes en âge de reproduction (FAR) alors que les grossesses attendues sont estimées à 80 457 dont 13 678 dites “à risque”.
A en croire Dr Dieng, le taux “élevé” de la mortalité maternelle dans cette région s’explique par la faiblesse de certains indicateurs dont les huit (8) consultations prénatales (CPN).
“Au premier trimestre de 2024, 42% des femmes enceintes ont respecté les consultations. Cela veut qu’il y a presque 58% qui ne l’ont pas fait alors que la cible est estimée à 90%. Sur 100 femmes enceintes, seules 22 respectent au cours des trois premiers mois leur rendez-vous avec la sage-femme, tandis que 16 seulement suivent les huit rendez-vous avec la sage-femme. Donc, il faut sensibiliser ces femmes pour qu’elles utilisent les services de CPN”, a invité le directeur régional de la santé.
Dr Mamadou Dieng de mettre en garde contre toute négligence de ces consultations médicales soulignant que “toutes les femmes qui ne viennent pas en consultations prénatales sont susceptibles de développer des complications au cours de leurs grossesses”.
A l’en croire, en plus des pesanteurs socioculturels et religieux, les obstacles au respect des CPN sont liés à l’accessibilité géographique et financière des femmes enceintes aux structures de santé. “Les femmes enceintes cachent souvent leurs grossesses lors des trois premiers mois. Elles ne veulent pas aller à l’hôpital parce qu’elles ne veulent pas que les gens le sachent. C’est un moyen pour elles d’échapper au mauvais oeil et aux mauvaises langues”, a-t-il confié.
Par ailleurs, Dr Dieng souligne des choses à améliorer au niveau des services, notamment la disponibilité des médicaments, de certaines interventions qui doivent être offertes pendant les consultations prénatales et postnatales.
Pour accroître les performances en santé de la reproduction dans la région de Diourbel, le directeur régional de la santé préconise d’inciter les femmes enceintes à fréquenter très tôt les structures de santé, à prendre les médicaments qu’on leur prescrit pendant la grossesse et à suivre régulièrement leurs visites prénatales.
En plus de cela, Dr Dieng suggère, par rapport au nouveau-né, d’éviter les pratiques de sevrage et d’allaitement consistant à donner tardivement le sein au bébé. Il prévient que celui-ci peut faire une hypoglycémie et en mourir. “Les mamans et les papas doivent veiller à ce qu’il soit administré au bébé la supplémentation en vitamine en même que le respect du calendrier de vaccination”, a-t-il ajouté.
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