D’un côté le Louvre, de l’autre le Conseil d’État, et au milieu environ 150 tentes. Chacune est partagée par deux voire trois jeunes migrants. Parmi eux, Mana. Ce jeune Camerounais vit un calvaire: « C’est l’enfer sur Terre. Tu es couché et les draps sont mouillés, tu sens la glace dans tes veines. Il n’y a pas assez de mots pour exprimer ce que je ressens, la situation est très dure. »
Lui et les autres migrants demandent des hébergements. Poser leurs tentes en plein Paris, c’est une façon de gagner en visibilité. « Maintenant, on a décidé de sortir pour que l’on puisse nous voir », précise Mana.
Des jeunes en manque de nourriture et confrontés au froid hivernal
Autour du camp, des touristes prennent des selfies avec le Louvre, mais d’autres sont intrigués par les tentes. Certains viennent voir Alice Bertrand, qui fait partie de l’association Utopia 56, pour mieux comprendre. Elle appelle à agir vite : « Avec le froid qui arrive, le manque de nourriture, beaucoup de jeunes ne mangent plus, ne parlent plus et commencent à avoir des idées noires. On a décidé de s’installer illégalement ici pour demander un hébergement immédiat. »
La plupart des jeunes migrants sont en attente d’une décision de justice, et espèrent être reconnus comme mineurs isolés.
Paris 3°C, 350 adolescents ignorés par @Prefet75_IDF vont passer leur deuxième nuit face au @Conseil_Etat
Bientôt 6 mois dehors pour certains.
Ce silence est intolérable, leur détresse l’est encore plus. pic.twitter.com/lX2O6SMc5h— Utopia 56 (@Utopia_56) December 3, 2022
Avec RFI