Selon le rapport de la Commission nationale anti-corruption, les 44 milliards de FCFA (66 millions d’euros) représentent plus du double de ce que la Conac avait recensé en 2020, et cela n’inclut pas l’affaire Covidgate. Sur ce dossier, la Commission anti-corruption a estimé qu’elle n’avait pas à enquêter puisque la Chambre des comptes menait déjà un audit.
Pour établir le préjudice de la corruption en 2021, la Conac a recensé de nombreuses dénonciations effectuées par courrier, appels au numéro vert 1517 ou envoyées par WhatsApp. Elles portaient notamment sur le monnayage de signature dans les administrations, l’établissement de faux-titres fonciers, l’argent demandé pour entrer dans des certaines grandes écoles ou « le rançonnement de patients dans certains des hôpitaux publics ».
Licenciements et condamnations
Dans sa présentation à l’hôtel Mont Fébé à Yaoundé, le 10 novembre 2022, le président de la Commission a fait état de 500 agents administratifs licenciés et 37 personnes condamnées à de la prison ferme.
Il a aussi saisi l’opportunité de répondre « aux multiples interpellations relayées par la presse au sujet de certaines affaires ». Sans nommer ni Glencore, ni la Société nationale des hydrocarbures (SNH) ou la Société nationale de raffinage (Sonara), il a évoqué « les allégations de corruption mettant en cause une multinationale exerçant dans le secteur des industries extractives et des responsables de certaines de nos entreprises publiques ». Concernant cette dénonciation, elle a été « traitée selon le même mode opératoire que toutes les autres », selon le président.
Pour rappel, la firme Glencore a été condamnée cette année par la justice américaine et la justice britannique. Le géant anglo-suisse des matières premières a reconnu et plaidé coupable pour des faits de corruption de fonctionnaires dans plusieurs pays, dont des pays africains, notamment, le Cameroun.
Avec rfi.fr