Des heurts ont opposé les forces de l’ordre sénégalaises à de jeunes soutiens de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, lundi 15 mai, à Ziguinchor, en Casamance, à la veille du procès pour viols prévu contre ce dernier, a constaté un correspondant de l’AFP.
Des groupes de jeunes ont lancé des pierres contre les forces de l’ordre, qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes, a-t-il rapporté. Les sympathisants d’Ousmane Sonko ont établi des barrages dans certaines rues à l’aide de blocs de pierre et de troncs, et brûlé des pneus.
L’opposant, président du parti Pastef-les Patriotes, est supposé se trouver à Ziguinchor, la ville dont il est maire, alors qu’il doit être mardi à Dakar pour un procès pour viols et menaces de mort sur une employée d’un salon de beauté de la capitale.
Ousmane Sonko se dit la cible d’un complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle de 2024. Il a annoncé qu’il ne répondrait plus aux convocations de la justice, instrumentalisée selon lui. Il s’expose à être amené de force au tribunal ou à être jugé par contumace.
De nombreux supporteurs s’étaient déjà regroupés dimanche soir autour de son domicile à Ziguinchor pour passer la nuit et faire un bouclier humain contre une tentative d’arrestation, ont rapporté les médias.
Les textes stipulent qu’Ousmane Sonko, qui a toujours réfuté les viols et les menaces, devrait se présenter lundi au greffe du tribunal en prévision de son procès. Ni les avocats, ni le porte-parole de son parti, sollicités par l’AFP, n’ont dit s’il persistait dans son refus de comparaître.
Ses rendez-vous avec la justice ont régulièrement donné lieu à des incidents ou mis Dakar sous tension. Ses adversaires l’accusent de s’en remettre à la rue pour échapper à la justice, ou d’être un agitateur fomentant un projet “insurrectionnel”.