Ils élèvent l’adoption des technologies au rang de priorité, mais ne considèrent pas les risques de cybersécurité comme une menace majeure comparativement à d’autres risques tels que la volatilité macroéconomique et l’inflation.
87% des dirigeants des sociétés opérant dans le secteur de la finance en Afrique subsaharienne estiment que la technologie est en train de perturber fortement les modèles économiques de leurs entreprises, selon un rapport publié par le cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC).
Le rapport qui se base sur un sondage réalisé auprès de 282 chefs d’entreprise africains dans le cadre de l’enquête « Global CEO Survey 2023 » menée dans 105 pays du monde, précise que ce taux est largement supérieur à la moyenne mondiale, qui se situe 50%, ajoute l’Agenceecofin.
Interrogés sur les facteurs qui pourraient impacter positivement ou négativement la rentabilité de leur secteur au cours des dix prochaines années, les dirigeants des sociétés financières africaines ont placé la technologie devant les changements réglementaires (71%), le manque de main d’œuvre qualifié (52%), l’arrivée de nouveaux acteurs provenant de secteurs adjacents (48%), la perturbation des chaînes d’approvisionnement (44%) et la transition vers d’autres sources d’énergie (28%).
Le rapport révèle d’autre part que les entreprises opérant en Afrique subsaharienne dans tous les secteurs d’activité économique cherchent à accroître l’adoption des nouvelles technologies afin d’augmenter leur productivité. Elles sont également convaincues par le fait que la digitalisation de leurs processus de production peut aboutir à une amélioration des services offerts à la clientèle et ouvrir de nouvelles possibilités en matière de création d’emplois, d’acquisition de nouvelles compétences, d’accès à nouveaux domaines d’activité et d’augmentation de la valeur ajoutée.
Les cyber-risques ne sont pas considérés comme une menace majeure
67% des chefs d’entreprise sondés placent, en effet, le déploiement des solutions technologiques innovantes telles que le Cloud computing et l’intelligence artificielle au troisième rang dans la liste de leurs investissements prioritaires au cours des douze prochains mois, derrière le renforcement des compétences de leurs collaborateurs (82%) et l’automatisation des processus et des systèmes de production (75%), mais devant l’adoption de sources d’énergie alternatives (45%), l’ajustement des chaînes d’approvisionnement (37%), la décarbonatation du business model de l’entreprise (23%), l’exploration du métaverse (8%) et la délocalisation de l’activité de l’entreprise en réponse aux risques climatiques (4%).
Alors que la nécessité d’adopter des nouvelles technologies est élevée au rang de priorité au sud du Sahara, les risques de cybersécurité ne sont pas cependant considérés comme une menace majeure comparativement à d’autres risques tels que la volatilité macroéconomique, l’inflation et les conflits géopolitiques. 26 % seulement des dirigeants africains pensent en effet que leur entreprise sera exposée à des cyber-risques au cours des 12 prochains mois. Ce taux ne monte qu’à 33 % sur un horizon de cinq ans. La majorité des entreprises actives dans la région traitent également chaque incident de cybersécurité de manière isolée, au lieu d’adopter une approche holistique de prévention. Cela signifie qu’elles n’ont pas de stratégies à long terme en matière de cybersécurité.
Le rapport note dans ce cadre que les secteurs de l’industrie manufacturière et des mines sont extrêmement vulnérables aux cyber-risques, en raison de leurs faibles investissements en matière de cybersécurité malgré l’adoption croissante de technologies innovantes et de systèmes de contrôle industriels (ICS).