Le dernier rapport de l’Onu, publié en 2022, semble montrer un net tassement du taux de natalité dans de nombreux pays africains. L’Afrique pourrait ainsi connaître son pic de population non plus en 2100, mais en 2060.
Une série de nouvelles données semble indiquer que la natalité africaine est en train de diminuer beaucoup plus rapidement que prévu. Une bonne nouvelle qui laisse augurer un coup d’accélérateur au développement économique du continent, estime-t-on.
Publié l’année passée, le dernier rapport de l’Onu, qui fait généralement autorité, a considérablement réduit les projections concernant l’Afrique subsaharienne par rapport aux chiffres annoncés il y a dix ans. Ainsi au Nigéria, le taux de fécondité s’établissait à 4,6 enfants par femme en 2021, alors qu’il était de 5,8 cinq ans plus tôt. La tendance est similaire dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest. Au Mali par exemple le taux de fécondité est passé de 6,7 à 5,7 en six ans. Au Sénégal, où l’on comptait 3,9 enfants par femme en 2021, le chiffre était inférieur d’un enfant par rapport à une dizaine d’années en arrière. Et la même baisse se constate en Afrique de l’Ouest, comme en Ethiopie et au Kenya.
Très pessimiste dans ses prévisions en 1972, le Club de Rome qui voyait en l’Afrique une « bombe démographique » estime aujourd’hui que celle-ci pourrait n’être qu’un pétard mouillé. Il affirme aujourd’hui que la population du continent pourrait connaître son pic dès 2060, soit 40 ans plus tôt que les projections de l’Onu.
En effet, constate challenges.fr, encore récemment les démographes s’inquiétaient de la façon dont on allait pouvoir nourrir une population africaine dont les experts de l’Onu estimaient qu’elle allait passer d’1,2 milliard actuellement à 3,4 milliards en 2100. Dans le sud de l’Europe, les populistes agitent l’épouvantail de dizaines de millions d’Africains franchissant la Méditerranée pour échapper à la guerre, à la faim et à la misère.
Les causes sont diverses et multiples. L’augmentation des pratiques contraceptives, la scolarisation et le maintien des filles à l’école, les campagnes de sensibilisation pour un changement de comportements expliquent en partie la baisse des naissances en Ethiopie, au Kenya et au Malawi et un peu partout ailleurs en Afrique du sud du Sahara.