Les prix des aliments continuent d’augmenter un peu partout dans le monde et l’Afrique n’y échappe pas, selon un rapport de la Banque mondiale qui décrit un état de sécurité alimentaire critique sur le continent.
Selon les dernières estimations du réseau de prévention des crises alimentaires, cité par la Banque mondiale, lundi dans un rapport, 29,5 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence.
D’après Rfi, l’institution financière juge la situation particulièrement inquiétante au Sahel, notamment pour les enfants de moins de cinq ans. Ils sont près de 16,5 millions à souffrir de malnutrition aigüe au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie et au Niger.
En cause, la violence et l’insécurité, le changement climatique et la forte inflation.
Deuxième constat dressé par la Banque mondiale : la sécurité alimentaire diminue dans le nord du Togo et du Bénin, une zone où la sécurité est désormais plus menacée.
Prix des principales céréales 25 % à 40 % supérieurs aux cinq dernières années
Et le phénomène touche l’ensemble du continent. En Afrique de l’Ouest, les prix des principales céréales de base sont, toujours selon la Banque mondiale, de 25 % à 40 % supérieurs à la moyenne de ces cinq dernières années. Les prix des produits alimentaires augmentent aussi en Afrique australe, en particulier à Madagascar, au Malawi, au Mozambique ou encore en Afrique du Sud.
Cette inflation, la Banque mondiale l’explique par la hausse généralisée des prix des produits de base dans le monde et des prix du carburant qui augmente le coût de transport des produits alimentaires.
Les pays côtiers sont également touchés. Les ménages ont de plus en plus de mal à accéder à des aliments nutritifs, en quantité suffisante. L’institution financière pointe des obstacles commerciaux persistants, des coûts de transports élevés, les répercussions de la guerre en Ukraine et la dépréciation de la monnaie.
Enfin, autres facteurs aggravants mentionnés par l’institution financière : la poursuite du conflit en RDC, qui va augmenter le nombre de réfugiés. Le conflit au Soudan est aussi mentionné dans le pays, l’aide humanitaire est limitée. L’insécurité alimentaire devrait, là aussi, s’aggraver.
Et pour ce qui concerne l’Afrique du Nord, la Tunisie subit de plein fouet les conséquences de la sécheresse en cours. Selon la Banque mondiale, le pays n’a reçu que 44 % de ses précipitations moyenne. Le ministère tunisien de l’Agriculture estime que la production de céréales sera diminuée de 500 000 tonnes, par rapport à l’an dernier.