‘’Le Sénégal vient de conclure avec le Fonds monétaire international un nouveau programme sur trois ans (juin 2023-juin 2026), d’un montant de 1150 milliards FCA’’, a indiqué, jeudi à Dakar, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de mission du FMI au Sénégal, Edward Gemayel.
La signature de cet accord intervient après le séjour à Dakar d’une mission du Fmi du 27 avril au 11 mai 2023. L’objectif de cette mission était de négocier un nouveau programme économique et financier avec le Sénégal.
Selon Edward Gemayel, ce programme est constitué de deux composantes dont un qui renvoie au programme traditionnel que le FMI a eu dans le passé avec le Sénégal pour un montant de 1, 5 milliard de dollars, soit près de 900 milliards de francs CFA sur trois ans.
‘’Il y a une autre composante sur un programme contre le changement climatique pour un montant de 300 millions dollars, soit près de 180 milliards de FCA sur les 3 ans aussi’’, a-t-il-ajouté.
Edward Gemayel explique que ce nouveau programme va porter sur quatre axes majeurs. Pour le premier axe, il s’agit du renforcement de la résilience des finances publiques, compte tenu du fait que la dette du Sénégal a augmenté ces dernières années jusqu’à 76% du produit intérieur brut (PIB) en fin 2022, du fait des chocs exogènes notamment la Covid-19, la guerre en Ukraine et la flambée des prix sur les marchés internationaux.
“Le taux d’endettement du Sénégal reste soutenable pour le pays”
Le ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba précise que le taux d’endettement du Sénégal, y compris celui des structures parapubliques, reste soutenable pour le pays. Il a précisé que le taux d’endettement de l’administration centrale sénégalaise est 68,2% et que le montant de la dette du pays va baisser progressivement à partir de 2024.
Le deuxième axe de ce programme consiste à améliorer la gouvernance et la lutte contre la corruption avec la finalisation des mesures qui vont permettre au Sénégal de sortir de la surveillance renforcée du GAFI (Groupe d’action financière) ou liste grise.
Ce deuxième axe prévoit par ailleurs, un renforcement des prérogatives de l’Office national de lutter contre la fraude et la corruption (OFNAC) de façon à ce qu’il puisse avoir plus de pouvoirs d’investigation et de suivi des dossiers qu’il transmet au procureur de la République. Le deuxième axe veut aussi renforcer la déclaration de patrimoine et l’élargissement de son champ d’intervention.
Ce deuxième axe prévoit en outre, la mise en place d’un code de déontologie pour tous ce qui travaillent dans la gestion des affaires publiques.
Le troisième axe tourne autour de la résilience socio-économique à travers la poursuite des réformes afin d’améliorer le système de protection sociale et de promouvoir surtout le développement du secteur privé pour créer plus d’emplois et solidifier le système financier.
Le dernier axe vise à renforcer la résilience économique mais aussi à faire face au changement climatique en rapport avec la facilité de résilience et de durabilité. Ce dernier axe va surtout soutenir les actions du gouvernement du Sénégal dans son objectif d’atténuation et adaptations au changement climatique.