Le cinquième recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) débute le 15 mai prochain sur l’ensemble du territoire sénégalais. En prélude à ces travaux de dénombrement, le directeur général de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a fait face aux associations de presse, mardi. Objectif : pour parer à tout obstacle à l’exhaustivité et à la fiabilité des données qui seront recueillies sur le terrain par les 32 500 agents recenseurs engagés.
C’est le cas de la segmentation de l’ethnie foulbé au Sénégal qui prête à confusion dans les réseaux sociaux. Selon Babacar Sédikh Bèye « nous avons un devoir en tant que statisticiens de collecter les données dont on a besoin pour planifier le développement économique, social et culturel de notre pays ». Il explique que ces données font souvent l’objet de recherches et l’ANSD se donne la possibilité de les partager sur demande à des fins de recherches de façon motivée avec un protocole qui est signé.
« L’ANSD se met dans les dispositions pour comprendre la recherche et pouvoir donner à la recherche ce dont elle a besoin », rappelle le Dg, entouré de ses collaborateurs.
Pour mieux se faire comprendre, il indique que « le tout pour l’ANSD, c’est la somme des parties. Ce n’est pas une question de vouloir segmenter la communauté foulbé. Il y en a qui se réclament de toucouleur, même si on dit que toucouleur, ça n’existe pas, et ils veulent savoir combien ils sont. Nous, nous avons l’obligation de pouvoir répondre à cette question. Si la personne veut savoir combien y a-t-il de laobé et comment sont-ils répartis sur le territoire, quelle est la dynamique entre 2013 et 2022, ou entre 1976 et maintenant, nous devons y répondre parce que c’est une variante d’intérêts pour certains chercheurs » fait noter M. Bèye indiquant que c’est juste « une organisation de la donnée ».
Poursuivant, il souligne que l’ANSD ne doit pas fermer ses portes à un universitaire, par exemple, parce que des experts disent que désormais il n’y a qu’un seul attribut.
Par rapport à la communauté guinéenne qui se serait sentie visée par le cinquième recensement général de la population au Sénégal, le Dg de l’ANSD s’est voulu clair. Babacar Sédikh Bèye explique que tous les résidents, qu’ils soient nationaux ou étrangers, doivent être recensés.
« Aujourd’hui, dit-il, la composante de la nationalité la plus représentée au Sénégal, ce sont les Guinéens. Nous avons voulu à travers cette communauté, toucher toutes les autres dont les membres ont résidé au Sénégal depuis plus de six mois ou en ont l’intention. Ce n’est pas parce qu’on fait focus sur une communauté », insiste-t-il.
Dans tous les cas, M. Bèye rassure que l’ANSD est constituée de professionnels, d’experts formés dans les métiers de la statistique, d’agents assermentés pour que l’information collectée puisse servir à tous les utilisateurs à savoir l’Etat, le secteur privé, le monde de la recherche, les étudiants, les personnes lambda, les institutions onusiennes.