A Madagascar, les prix à la consommation pour les ménages ont augmenté de 10,8% entre novembre 2021 et novembre 2022. Une « inflation galopante », affirment les économistes de l’Institut national de la statistique, qui n’a hélas semble-t-il pas été compensée par la croissance dans le pays, sur cette même période. Une hausse des prix que la population ressent particulièrement dans différents domaines.
+10,8% sur les prix à la consommation en un an. Riz, huile, essence, médicaments, mais aussi les services, comme une coupe de cheveux, un ticket de bus, une opération chirurgicale, ou une assurance habitation : en tout, plus de 600 produits et services ont été identifiés et leurs prix collectés et comparés pour arriver à cette statistique.
« Tout a augmenté »
Au marché d’Analakely, une mère de famille commente ses achats : « Vous voyez, cette barre de savon, l’an dernier, elle coûtait 4 000 ariary. Maintenant, on la paie 8 500. Pareil pour cette boite de lait concentré ! Avant, elle était à 2 000 ariary. Maintenant, son prix a doublé aussi ! Tout a augmenté. Rares sont ceux qui arrivent aujourd’hui à acheter ce dont ils ont besoin. »
Dans un autre quartier de la capitale, devant un collège public du IIIe arrondissement, une autre cheffe de famille raconte : « A la rentrée scolaire 2021, je n’ai pas payé de frais généraux parce que le président avait annoncé la gratuité des frais. Alors qu’en 2022, j’ai dû payer 40 000 ariary pour mon fils en 5e. Et 35 000 ariary pour mon fils en 3e. C’est difficile parce que ça rajoute des dépenses conséquentes sur notre budget annuel ! »
Une inflation tirée par la hausse des produits alimentaires
+7,3% pour les frais de santé, +12,4% sur les produits alimentaires, +20,8% pour les transports, +34,5% pour les équipements ménagers et les meubles. Quelques biens ou services, comme les crédits téléphone ou l’eau et l’électricité semblent avoir stagnés. Seulement, « ces résultats sont à analyser en fonction de leur contribution au panier des ménages », insiste Michaël Rakotondradany, directeur des statistiques des conditions de vie des ménages, à l’Institut national de la statistique (Instat).
Il détaille cette inflation de 10,8% en un an : « Ce ne sont pas tous les biens qui ont augmenté mais il faut comprendre que le panier des Malgaches est constitué essentiellement de produits alimentaires et boissons non alcoolisées : ça contribue à 63,5% de cette hausse-là. Donc une fois que ça augmente (ces prix des produits alimentaires, NDLR), ça tire les prix vers le haut. C’est pour cela que c’est vraiment très élevé par rapport à l’année précédente. »
Obtenir un taux d’inflation stable sur plusieurs années et non en dents de scie comme c’est le cas depuis 2018 et stimuler la croissance économique du pays : voici ce que tous espèrent. Les actions du nouveau gouverneur de la Banque centrale risquent d’être scrutées attentivement ces prochains mois.