La dernière fois qu’elle est passée, vers la fin du paléolithique, Homo Sapiens était encore en train de découvrir l’Europe et l’Asie. C/2022 E3 ZTF n’a pas le plus poétique des noms, mais 50 000 ans après sa dernière visite, le spectacle sera néanmoins émouvant. Les comètes sont en effet des objets particuliers dans le système solaire. Passant le plus clair de leur temps loin de notre étoile, leur orbite les amène à plonger en sa direction avant de filer en sens inverse. Durant cette phase, la chaleur du soleil fait fondre la glace qui les compose : elle se sublime, créant un panache caractéristique, la queue de comète.
C/2022 E3 ZTF sera le plus proche de la Terre le 1er février, à 42 millions de kilomètres. C’est certes loin, mais ça ne l’empêchera pas d’être visible à l’œil nu, à condition d’être dans l’hémisphère nord et d’avoir un ciel bien noir. Il faudra donc s’éloigner de la pollution lumineuse des villes, et si possible privilégier une observation en milieu de nuit, une fois la lune couchée. Il suffira ensuite de regarder entre la Petite et la Grande ourse, au-dessus de l’étoile Polaire.
Si la visibilité sera maximale le 1er février, il sera toujours possible d’observer la comète les jours précédant et suivant cette date. Elle est même visible dès maintenant, sous condition d’avoir une bonne paire de jumelles.
Un dernier tour et puis s’en va ?
Large d’environ un kilomètre, C/2022 E3 ZTF a été découverte l’an dernier alors qu’elle croisait l’orbite de Jupiter, plongeant depuis les confins du système solaire vers notre étoile. Elle s’en est approché au plus près le 12 janvier dernier et est désormais sur le chemin inverse. C’est d’ailleurs peut-être la dernière fois qu’elle fait ce trajet : bénéficiant de l’attraction gravitationnelle du soleil, elle a été accélérée et pourrait être propulsée en dehors du système solaire.
De telles comètes ne sont pas rares, il en passe une tous les deux ans environ, mais elles ne sont pas toujours visibles à l’œil nu. Elles restent cependant des cibles de choix pour les observations, notamment scientifiques. L’étude des comètes est en effet très intéressante pour mieux comprendre les origines et la formation du système solaire.
L’orbite de ces objets les emmenant très loin de notre étoile, où ils passent la majeure partie de leur existence dans le froid, ils sont restés quasiment inchangés depuis leur formation il y a plus de 4 milliards d’années. Comme certaines comètes viennent périodiquement près de la Terre, ces reliquats peuvent donc facilement être étudiés par les scientifiques.
Avec rfi.fr