La condamnation est intervenue à l’issue d’un verdict marathon. 600 pages de procès-verbal qu’il a fallu 10 heures au juge pour lire. L’avocat général avait requis la prison à vie. Et finalement, au milieu de la nuit, Amadou Vamoulké s’est vu condamner à douze ans de prison. Il est déjà incarcéré depuis six ans et demi.
L’ex-directeur de la CRTV est en détention depuis plus de six ans, dans une affaire qui a connu plus de 150 renvois, un record mondial selon son entourage. Un verdict que ses avocats contestent. Me Benjamin Chouai dénonce un dossier « vide », « sans aucun témoin à charge ». Une décision « scandaleuse, inique et incompréhensible », dit-il. Me Chouai pointe également du doigt un « tribunal aux ordres du pouvoir ».
Juges « pris en otage »
Le Comité de soutien d’Amadou Vamoulké (Cirlav), et son coordinateur Alain Massé, dénoncent un procès politique, des juges « pris en otage », et une affaire entachée de nombreux vices de procédures. À l’issue du verdict, l’ancien directeur de la CRTV, lui, aurait écrit : « Beaucoup de hargne dans le prononcé du jugement… Je prends cette décision avec beaucoup de philosophie ».
Ce mercredi matin, ses conseils camerounais ont déposé un pourvoi devant la Cour suprême. D’ailleurs, les défenseurs du ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah, condamné à 17 ans, ont annoncé qu’ils enclencheraient la même procédure.
Mais, Amadou Vamoulké n’en a pas fini puisque mi-janvier, on attend le verdict du second volet de cette affaire, qui pourrait entraîner une seconde condamnation du journaliste.
Avec rfi