L’activité dans cette belle cité fleurie par des manguiers tourne autour du fleuve Logone qui traverse la cité de 192 000 habitants, notamment près du marché, dans une rue poussiéreuse
Le 20 octobre, dans cette ville réputée frondeuse, a aussi vécu les violences. Sans donner de chiffres précis, les autorités parlent d’une vingtaine de morts dans la ville. Simeon Mbarlassem, président du Réseau Afrique Centrale pour la paix revient sur cette journée, indigné :
« C’est horrible, c’est horrible, des personnes qui sont touchées par des balles, est-ce que c’est ça, la politique ? »
C’est sous l’ombre des manguiers dans la cour du gouvernorat que la délégation ministérielle a reçu les différents chefs locaux de Moundou et ses environs. Natif de la ville qu’il a dirigée à trois reprises en tant que maire, Médard Laoukein n’a pas mâché ses mots :
La ville de Mondou a eu un choc le 20 octobre dernier. Pourquoi Mondou a enregistré une bonne dizaine de morts d’innocents ? Il est tout à fait normal qu’on vienne pleurer avec vous, et en même temps vous prodiguer des conseils.
Dans le programme de la délégation, aucune rencontre avec les dirigeants de la coalition de l’opposition Wakit Tama encore moins les Transformateurs, le parti de Succès Masra.
« C’est à ceux qui sont venus perturber la population qu’il faudrait demander de ne plus tirer sur les gens »
La rencontre avec les chefs religieux est prévue ce samedi. L’archevêque de Moundou, Joachim Kouraleyo Tarounga n’a pas attendu ce jour pour s’exprimer. Il a d’ores et déjà suggéré au gouvernement de mettre de l’ordre au sein de l’armée.
On ne peut pas demander à la population de chercher la paix : elle veut la paix. C’est à ceux qui sont venus perturber la population qu’il faudrait demander de ne plus tirer sur les gens ou de ne plus les menacer.
Après Moundou, la délégation gouvernementale se rendra à Doba, Koumra et Sarh.
Avec rfi.fr