La course au lithium ne faiblit pas et se traduit sur les marchés. Avec une demande qui devrait augmenter de 40 % d’ici à 2040 – selon l’Agence Internationale de l’Énergie – et des projets de batteries qui se multiplient, aux États-Unis et en Europe, les cours du lithium poursuivent leur ascension entamée en 2021.
Le prix du carbonate de lithium sur le marché spot, c’est-à-dire pour un achat au comptant, a été multiplié par huit en un an et demi. « Quels que soient les scénarios, le consensus est assez large : si l’électro-mobilité se développe au rythme prévu, la demande en lithium sera gigantesque », confirme un expert, Patrice Christmann, ex-directeur adjoint de la recherche et de la stratégie au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) aujourd’hui chercheur indépendant. Le niveau précis de la demande reste cependant difficile à évaluer, car il dépendra entre autres de l’appétit des consommateurs pour tels ou tels véhicules électriques.
Projets miniers : encore beaucoup d’obstacles à passer
« La question qui guide aussi les prix est de savoir quand et comment la production va s’arrimer à la demande », explique l’expert. « Il y a beaucoup de projets dans les tuyaux, mais il faudra voir à quelle vitesse ils se concrétisent : tant qu’un projet ne dispose pas des permis juridiquement nécessaires pour son exploitation et tant que les capitaux requis pour les investissements ne sont pas mobilisés, la virtualité reste de mise », précise Patrice Christmann.
Le lithium est loin d’être rare sur terre, mais les volumes de lithium accessibles et qui offrent une pureté qui puisse répondre aux exigences de performance et de longévité des batteries, sont limités. Dans ce contexte d’incertitude sur les approvisionnements, les industriels ont tendance à privilégier les accords de fourniture à long terme en achetant des parts de production de mines, voire parfois même des parts dans des projets qui ne sont pas encore en construction. C’est le cas de celui de Vulcan Energy en Allemagne autour duquel plusieurs constructeurs automobiles, et notamment Renault, se sont déjà prépositionnés.
L’offensive chinoise
Les Chinois ne sont pas les derniers dans la ruée vers ce qu’on appelle désormais l’or blanc. Ils multiplient les investissements, là où il y a du lithium. On prête même au groupe BYD l’intention d’acheter plusieurs mines de lithium en Afrique.
Avec rfi.fr