La révision de la stratégie générale de la France en Afrique interroge toutes les composantes, « y compris les forces spéciales », a indiqué le ministre dans les colonnes du JDD. Dans l’entourage du ministre, on estime que dès lors que la présence de Sabre n’est pas secrète, « il n’y a pas de raison de ne pas en parler ». Avec cette interview, le ministre met donc le départ des forces spéciales sur la table.
Dans le pays, la présence française a été vivement critiquée ces dernières semaines lors de manifestations antifrançaises à Ouagadougou. Et ces protestations ont été suivies de vives critiques du Premier ministre du Burkina Faso à l’égard des partenaires internationaux. « Les relations n’ont pas toujours été loyales », a-t-il lancé lors de son discours de politique générale, sans citer de pays.
La réponse de Paris n’a pas tardé: « Évoquer, en retour, un départ de la force Sabre, c’est une façon de mettre la pression sur le capitaine Traoré », lâche un proche collaborateur de Sébastien Lecornu.
Réorganisation du dispositif militaire français en Afrique
Reste que Sabre est un objet militaire bien particulier. Si le contingent n’est pas très important, environ 300 opérateurs, son implantation à Kamboisin est idéal pour ses missions : éliminer les cibles à haute valeur ajoutée des groupes terroristes qui évoluent dans la zone des trois frontières.
« Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes. Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales », a également expliqué M. Lecornu. Et d’ajouter : « Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme “à la place” de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés », indique-t-il.
Avec rfi.fr