Sur l’archipel des Comores, les projets de panneaux solaires se multiplient pour essayer de sortir de la dépendance aux centrales thermiques qui tournent au fioul. Sauf que le réseau électrique n’est pas prêt, constate Louise Muller de la PME Roseau Technologies.
« Pour que l’électricité produite puisse aller jusqu’aux gens, il faut que le réseau soit adapté et le réseau ne l’est pas. C’est un réseau qui pour l’instant n’est pas automatisé, donc ça amène à des coupures au quotidien. Il faut investir sur le réseau actuellement et pour savoir où faire ces investissements, il faut une meilleure connaissance du réseau et éventuellement de là où il est limité d’un point de vue électrique, c’est-à-dire où est-ce qu’on a initialement placé un câble électrique qui était suffisant à l’époque, mais qui ne l’est plus une fois qu’on rajoute des usagers ou des nouvelles installations de production. »
Cette entrepreneuse de Grenoble a donc proposé au réseau national d’électricité, la Sonelec, de développer un logiciel qui va leur permettre de moderniser leurs infrastructures.
« Donc, la première étape, c’est d’aller sur le terrain et de relever le réseau pour ensuite pouvoir avoir son réseau électrique sur un ordinateur de façon à pouvoir simuler comment le réseau est utilisé aujourd’hui, où est-ce qu’il y a des problèmes de congestion, où est-ce qu’il faudrait investir actuellement pour améliorer les problèmes d’alimentation, même si c’est une photo moins jolie quelques câbles électriques par rapport à un champ photovoltaïque. »
De nouveaux moyens d’accéder à l’électricité
Mais pour beaucoup de régions rurales en Afrique, cela reste trop cher et trop compliqué de se raccorder aux réseaux nationaux d’électricité. Cyril Renault est le responsable Énergie de l’Agence française de développement.
« Il y a beaucoup de personnes qui vont être connectées par des moyens décentralisés, des mini-réseaux. Et très souvent alimentés par des énergies renouvelables. Les énergies renouvelables, principalement le solaire, produisent essentiellement la journée, mais l’électricité est consommée la nuit. Donc, il faut pouvoir restituer l’électricité qui est produite la journée pour les usages la nuit et donc, là, on a besoin de batteries. Les batteries coûtent cher, elles ont une durée de vie limitée. »
Alors une start-up sud-africaine, Vittoria Technology, a trouvé la solution : c’est la batterie en location. « Ils n’ont pas besoin d’investir, ils vont payer un loyer et en plus la société propose un moyen de gestion numérique de ces batteries afin d’accroître leur durée de vie. »
Au Niger et au Nigeria, d’autres start-up ont concentré leurs efforts sur des capteurs intelligents pour limiter les pannes d’électricité.
Avec rfi.fr