À LA COP AUJOURD’HUI
Les lobbies du fossile renforcent leur présence d’une COP sur l’autre. C’est ce qu’on peut conclure du rapport de Global Witness tombé aujourd’hui. Selon l’ONG, près de 636 personnes ont des liens avec les énergies carbonées, pétrole ou gaz principalement. C’est plus de 130 personnes supplémentaires qu’à la COP26 à Glasgow, quand Global Witness avait étudié et publié ces chiffres pour la première fois. Avec deux ans de recul, « on ne peut pas dire que c’est un record historique, mais 25% d’augmentation en un an, c’est énorme. On voit une présence choquante de nombreuses sociétés occidentales, dans aussi d’Asie, d’Afrique, ils sont tous ici… »
Dans le détail, « 29 pays ont amené un total de 200 lobbyistes du secteur dans leurs délégations. Plus d’un membre sur cinq de la nombreuse délégation russe de 150 personnes appartiennent à l’industrie fossile », compare le rapport, « il y a plus de lobbyistes enregistrés » de ce secteur que « de représentants des 10 pays les plus vulnérables (Puerto Rico, Myanmar, Haïti, Philippines, Mozambique, The Bahamas, Bangladesh, Pakistan, Thaïland, Nepal). »
« On a simplement pris la liste publique, sur le site officiel de la CCNUCC [la Convention-Cadre de l’ONU qui organise les COP] de tous les participants à la COP27, explique Louis Wilson, représentant de Global Witness à la COP, interrogé sur place par RFI. On a pris une définition restrictive du lobby : toute personne travaillant directement pour une société du secteur des énergies fossiles, soit qui travaille pour une association industrielle dont font partie ces sociétés. Tous les grands noms sont là : TotalEnergie, Shell, BP, mais aussi des associations comme IETA [The International Emissions Trading Association, qui est le principal relai des majors pétrolières, NDLR]. Donc, vous avez presque tous les grands méchants de la crise climatique à un évènement dont le but est de ralentir les émissions. »
Les pays moins avancés revendiquent le droit au développement et pour cela de pouvoir recourir aux énergies fossiles et à exploiter celles de leur sous-sol. Pour Global Witness, « le développement du Sud doit se passer d’une manière verte. Les entreprises qui font de l’extraction en Afrique vendent leur majeure partie en Europe et aux États-Unis. Deuxièmement, il revient aux pays riches de financer une transition énergétique sans énergie fossile en Afrique. Les Nations unies doivent prendre la situation en main et doivent interdire ces sociétés et ceux qui les représentent à la COP28 », aux Émirats arabes unis, l’année prochaine, conclut Louis Wilson.
La journée était aussi consacrée à la science. L’occasion de revenir sur une synthèse alarmante, publiée lundi par l’Internationale Cryosphere Climate Initiative, qui rassemble des spécialistes glaciers, du permafrost et de toutes les surfaces gelées du globe. « On a quasiment perdu toute la glace pluriannuelle de l’océan Arctique », résume pour RFI Bimochan Niraula, étudiant à l’Institut Alfred Wegener de Bremerhaven (Allemagne), présent au pavillon cryosphère de la COP. « Il y aura de manière certaine des étés sans aucune glace dans l’Arctique ». La glace pluriannuelle est une forme de glace de mer qui perdure dans le temps, car elle ne fond pas en été. Même avec un réchauffement climatique limité à 1,5 °C, l’objectif de moins en moins possible de l’accord de Paris, l’Arctique sera parfois entièrement découvert certains étés. Et à 2°C, la glace de mer disparaîtrait de juillet à octobre. « C’est très triste et inquiétant, car l’environnement arctique est unique et il dispose de beaucoup d’éléments du système climatique global », notamment les courants marins. Ses impacts, allant des perturbations météorologiques dans le monde entier à l’élévation du niveau de la mer et à l’acidification des océans, commencent à peine à être compris, a rappelé la professeure Pearson, cité par le média canadien La Presse. « Nous ne savons pas comment le système réagira. »
Le détenu politique égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, en grève de la faim depuis sept mois dans sa prison près du Caire, est désormais « sous traitement médical », a annoncé jeudi l’autorité pénitentiaire à sa famille, faisant craindre qu’il soit nourri de force.
LES COULISSES EN IMAGE
Journée de la jeunesse oblige, celle-ci s’est mobilisée aujourd’hui à travers plusieurs manifestations. De très petits évènements toutefois, dans l’enceinte même du Centre de convention et donc limités aux seuls accrédités à cette COP. Une COP coupée du reste du monde, aux portes du désert égyptien, survolées en permanence par les avions qui débarque et rembarque les quelque 35 à 40 000 participants.
Les « pertes et dommages », ces dégâts causés par les effets du réchauffement, se sont imposés comme l’un des thèmes centraux de cette « COP du Sud » et ont logiquement fait partie des revendications. C’est notamment ce que réclame le jeune Jefferson Abing, venu de Manille, d’un archipel régulièrement secoué par les vents et les pluies les plus violents de la planète. « Juste avant d’arriver ici, un typhon et une tempête tropicale ont frappé les Philippines, nous raconte-t-il. La tempête était tellement puissante, elle a ravagé les Philippines du Sud au Nord et a déplacé beaucoup de monde, de familles. Toute une communauté a été ensevelie par un glissement de terrain. » Les coûts des dégâts matériels sont encore en train d’être calculés, indique ce membre de la Coalition de la jeunesse pour les pertes et dommages.
Les « pertes et dommages », ces dégâts causés par les effets du réchauffement, se sont imposés comme l’un des thèmes centraux de cette « COP du Sud » et ont logiquement fait partie des revendications. C’est notamment ce que réclame le jeune Jefferson Abing, venu de Manille, d’un archipel régulièrement secoué par les vents et les pluies les plus violents de la planète. « Juste avant d’arriver ici, un typhon et une tempête tropicale ont frappé les Philippines, nous raconte-t-il. La tempête était tellement puissante, elle a ravagé les Philippines du Sud au Nord et a déplacé beaucoup de monde, de familles. Toute une communauté a été ensevelie par un glissement de terrain. » Les coûts des dégâts matériels sont encore en train d’être calculés, indique ce membre de la Coalition de la jeunesse pour les pertes et dommages.
ILS FONT LA COP. Rencontre avec… Sena Alouka
Il y a vingt-et-un ans, en avance sur son temps, il co-fonde Jeunes volontaires pour l’environnement, au Togo. Depuis, l’ONG a fait des émules dans une trentaine de pays d’Afrique et revendique être la plus grande association de jeunesse pour l’environnement en Afrique avec près de 50 000 adhérents. Une aventure colossale, engagée et « constante ». Rencontre avec son illustre patron, à découvrir ici ce vendredi matin.
Avec rfi.fr