À mi-parcours de la campagne cacao, les experts commencent à envisager l’année 2023, en termes de volume, et donc de prix. À ce stade, la récolte principale qui a débuté en octobre en Afrique de l’Ouest, s’annonce bien meilleure que prévu chez les deux géants du marché, la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Un début de campagne qui a surpris
Les experts ne s’attendaient en effet pas à voir de tels arrivages de fèves dans les ports : les producteurs doivent composer avec la maladie du verger, mais aussi avec une sècheresse inhabituelle qui touche le Ghana depuis deux ou trois ans. Il y a aussi la concurrence toujours plus grande de l’orpaillage qui pousse les cacaoculteurs ghanéens à délaisser leur plantation. D’où des prévisions en deçà des chiffres annoncés.
Selon le dernier rapport de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) les ports ivoiriens ont reçu début janvier 11 % de fèves en plus par rapport à l’année dernière. Au Ghana, le bond est spectaculaire, les achats mi-décembre ont augmenté de 76 %.
Ces chiffres sont encore à conforter avec les volumes traités d’ici à la fin du mois de mars, quand se terminera la première récolte, et avec la production de la récolte intermédiaire qui commence en avril : elle pourrait être revue à la baisse à cause toujours de températures trop élevées pour la saison, dans les régions cacaoyères et du manque de pluie.
La consommation n’augmente pas
Mais quoi qu’il arrive, les chiffres déjà communiqués ne sont pas annonciateurs de prix à la hausse. La légère augmentation des prix constatée depuis un an ne pourrait être finalement qu’éphémère, selon Michel Arrion, directeur exécutif de l’ICCO.
Les dernières statistiques de broyages de fèves ne devraient pas changer ses craintes d’une baisse des cours à venir, car au dernier trimestre 2022, la demande n’a pas augmenté de manière significative.
Avec rfi.fr