Seule candidate parmi les dix-neuf prétendants à la magistrature suprême, la présidente d’Alternative pour la relève citoyenne (Arc) a fini par prouver aux Sénégalais qu’elle est à prendre au sérieux. Elle l’a prouvé, contre toutes attentes, lors du premier obstacle pour briguer le suffrage des citoyens : le parrainage, alors que même que l’annonce de sa candidature pour l’élection présidentielle était négligée. La cheffe d’entreprise de 40 ans, patronne depuis 2015 de la plus grande entreprise avicole du pays fondée par son père, la Sedima, a réussi, haut la main, à faire valider sa candidature par le Conseil constitutionnel là où plusieurs politiciens expérimentés ont échoué.
A bord d’une de ses voitures rutilantes, avec toit ouvrant, elle a parcouru le pays pour présenter son programme à ses concitoyens. De par ses prises de position éclairées, Anta Babacar Ngom Diack s’est imposée à l’opinion, allant même jusqu’à s’attaquer de manière parfois frontale au pouvoir actuel et à ses candidats désigné et forcé. Au-delà de l’aspect social qui sous-tend sa candidature, c’est une femme qui sait aussi être d’attaque sur l’arène politique.Son avenir politique, elle souhaite le construire avec et pour les Sénégalais. Non pas avec ceux qui composent l’échiquier politique actuel. Qu’ils soient du pouvoir comme de l’opposition. Durant la campagne électorale, elle n’a de cesse invité les Sénégalais à snober tout simplement le candidat de la mouvance présidentielle ainsi que les dissidents qui veulent prendre part à l’échéance de 2024.
«Cette semaine, j’ai vu comme vous de nouveaux candidats issus de la coalition du président sortant, se précipiter dans l’élection présidentielle, soit parce qu’ils sont choisis ou ils sont frustrés de n’avoir pas été choisis. Ce sont tous des candidats de la continuité. Apparemment, tout va tellement bien au Sénégal qu’il ne faut rien changer, n’est-ce pas ? Cela démontre à quel point ils n’ont pas compris la situation que traverse le Sénégal. Ils n’ont donc rien écouté, ils n’ont pas entendu nos cris, nos pleurs, nos souffrances. Ils n’ont pas entendu ce que disent et ressentent les jeunes et n’ont pas pris en compte leurs besoins de changement», a-t-elle analysé.
Pour faire court, Anta Babacar Ngom se veut être un véritable rempart entre le peuple et les candidats du pouvoir sortant. «Ils croient que les Sénégalais n’ont pas compris ce qu’ils manigancent et qu’ils vont accepter cette mascarade sans réagir. Ils croient que nous allons marcher à leur petit jeu de pouvoir en créant une majorité et une opposition de façade dans un déni total de démocratie. Mes chers concitoyens, montrons-leur que nous ne sommes pas dupes et que nos voix ne sont pas à vendre. Montrons-leur que nous avons plus d’ambition pour le Sénégal», a-t-elle invité.
Quant à Amadou Ba, la cheffe de file de l’Arc a critiqué sévèrement son bilan en tant que Premier ministre, affirmant qu’il n’a rien fait de significatif pour le développement du pays. Elle a souligné le manque de confiance de son propre président de parti en lui, remettant ainsi en question sa capacité à diriger le Sénégal.
Mais la représentante de la gente féminine au scrutin de ce dimanche 24 mars, n’en a pas seulement après le régime en place. La présidente de l’Alternative pour la relève citoyenne (Arc) a lancé des attaques cinglantes contre Diomaye Faye lors d’un discours enflammé à Richard Toll. Anta Babacar Ngom a dénoncé de manière vigoureuse son manque de leadership et son incapacité à répondre aux besoins nationaux urgents.
Dans ses propos, elle n’a pas mâché ses mots concernant le choix de Diomaye comme représentant d’Ousmane Sonko, soulignant les doutes quant à sa capacité à incarner les valeurs de la nouvelle génération. Elle a appelé Diomaye Faye à se démarquer de son mentor et à assumer ses propres responsabilités, soulignant : «Diomaye n’est pas Ousmane !»
Ces déclarations sans équivoque d’Anta Babacar marquent un tournant dans la campagne présidentielle, révélant les véritables enjeux et différences entre les candidats. Les électeurs sont désormais confrontés à des choix cruciaux, guidés par les visions et les actions des candidats en lice pour l’avenir du Sénégal.
Qu’à cela ne tienne, Anta présente une offre alternative que constitue sa candidature pour l’élection présidentielle qui bat son plein. «Je veux incarner cette relève qui proposera l’alternative citoyenne tant attendue par notre pays. J’y crois profondément, je le ressens dans mes tripes. Oui, je crois en notre avenir, je crois en toutes les forces du Sénégal, nos hommes, nos femmes et en particulier notre jeunesse. Comment pouvons-nous espérer que les Sénégalais y croient si nos jeunes n’y croient plus ? Si nos jeunes ont perdu confiance en l’avenir, confiance en l’Administration, confiance en la justice ?», se demande la candidate.
Au regard de son discours, sa position à elle dans les prochains jours, si toutefois l’issue du scrutin donne lieu à un second tour qui pourrait se jouer entre Amadou Ba et Diomaye Faye, reste difficile à déterminer.