Une attraction en temps normal, le plus grand barrage de l’île, Mare-aux-Vacoas, se vide drastiquement. D’ordinaire, l’eau s’étend sur près de 6 kilomètres carrés au cœur d’une dense végétation. Le décor du moment a de quoi affoler Cassam, un visiteur régulier : « Le réservoir est rempli à un quart seulement. Le sol commence à apparaître partout. »
Les sept réservoirs de l’île sont remplis à seulement 34% de leur capacité et uniquement la moitié de ce volume pourrait être traitée et distribuée à la population. Dans la capitale, la région de Pailles, subit même en temps normal des restrictions en eau potable. Bashir Nazeer un ancien président du quartier, critique le système : « L’eau est mal gérée, malgré tous les équipements, malgré le budget accordé à la CWA. C’est un problème de gestion. »
« Nous cherchons des solutions en cette période de grande sécheresse »
La CWA, soit la Central Water Authority, est un organisme d’État, le seul en charge de distribuer l’eau potable sur le territoire. Or, son réseau ne cesse de se dégrader. Ces dix dernières années les fuites sont passées de 56% à 73%. Sèchement rattrapé par ses promesses faites en 2014 pour moderniser le réseau et assurer l’accès à eau potable 24h sur 24h, le gouvernement annonce des jours meilleurs. Joe Lesjongard, ministre des Services publics, l’assure : « Nous cherchons des solutions en cette période de grande sécheresse, tout en poursuivant nos travaux pour remplacer les tuyaux vétustes afin d’alimenter pleinement les consommateurs mauriciens. »
Dans la rue, la colère gronde, tandis que des groupes religieux de diverses confessions organisent des séances de prière pour la pluie dans différentes régions.
Avec rfi.fr