Ce lundi, la junte malienne a annoncé l’interdiction des activités des ONG financées par la France. Un pas supplémentaire dans l’escalade entre Paris et Bamako.
Après l’expulsion de l’ambassadeur de France, la fin de l’opération militaire Barkhane et les nombreux actes et paroles de défiance, Bamako réagit cette fois à la suspension par la France de ses financements aux ONG de développement.
Selon le communiqué, toutes les activités d’ONG financées par la France sont désormais interdites. La décision est à « effet immédiat » et concerne non seulement les ONG françaises mais aussi toutes celles « opérant au Mali sur financement de la France », ou même simplement « avec l’appui matériel ou technique de la France ».
ONG médicales, éducatives, agricoles ou encore fournissant une aide alimentaire d’urgence ou des adductions d’eau… Le nombre des organisations interdites n’est pas encore établi, mais il se compte en dizaines. De nombreuses associations maliennes sont aussi touchées.
« Un non-évènement »
Dans son communiqué, le gouvernement de transition revient aussi sur l’annonce par la France de la suspension de son aide publique au développement: « un non-évènement ». Les autorités françaises, quoique civiles, sont au passage à nouveau qualifié de « junte », un terme déjà utilisé par le Premier ministre de transition, le Colonel Abdoulaye Maïga, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies.
Si la part d’aide au développement versée directement au budget national malien avait bien été coupée, de nombreuses ONG actives au Mali continuaient de toucher des fonds français. Et ce sont justement ces fonds que Paris a annoncés vouloir supprimer, suscitant l’inquiétude des organisations de développement bénéficiaires.
Une réflexion se poursuivait à Paris pour certaines activités humanitaires et d’aides d’urgence à laquelle Bamako vient de couper court puisque l’interdiction qui vient d’être indiquée concerne aussi les activités humanitaires.
Les autorités maliennes de transition jugent l’aide française « déshumanisante » et estiment qu’elle constitue un « moyen de chantage » et qu’elle sert à « soutenir les groupes terroristes » actifs au Mali.
Avec rfi.fr