La firme anglo-Suisse de négoce, de courtage et d’extraction de matières
premières a subi une condamnation de la justice britannique à une amande de
311 millions de dollars ce jeudi 3 novembre 2022.
Suite à une enquête de plus de 3 ans, la justice britannique a condamné le groupe
Glencore pour avoir soudoyé des agents et employés de 5 pays africains d’un
montant de 28 millions de dollars pour des dessous de tables afin d’avoir des
avantages préférentiels pour l’accès au pétrole dans ces pays.
Il s’agit donc du Nigéria, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée
équatoriale et du Soudan.
Cette condamnation a fait réagir Kalidas Madhavpeddi, président de Glencore,
qui a estimé que c’est « une conduite inexcusable ». « La conduite qui a eu lieu
est inexcusable et n’a pas sa place chez Glencore », a-t-il martelé dans un
communiqué.
Dans son verdict, le juge Peter Fraser a relevé des faits délictueux, « mais aussi
des dispositifs sophistiqués pour les dissimuler, y compris le prélèvement
d’importantes sommes en espèces à des fins déclarées légitimes, utilisées à des
fins de corruption, comme des dépenses liées à l’ouverture d’un nouveau
bureau. ».
Cette infraction commise par Glencore a suscité également des réactions au
niveau des responsables des pays africains. C’est le cas du juge Akere Muna, qui
est aussi président de l’ONG Transparency International et aujourd’hui membre
du groupe de haut niveau de l’Union Africaine sur les flux financiers illicites en
provenance d’Afrique. Il a qualifié ces actes de « scandaleux ». « On sait que
Glencore a reconnu avoir payé des pots-de-vin au Cameroun, au Nigéria, à la
Cote d’Ivoire, au Sud-Soudan, à la RDC, à la Guinée équatoriale. Et on sait que
certains cas comme au Cameroun, l’argent était reviré vers le Nigéria, puis un
agent nigérian prenait des jets privés pour amener les espèces au Cameroun »,
a-t-il dit sur Rfi.