Au Sénégal, les femmes évoluant dans le secteur extractif sont encore sous la domination des hommes. Le rapport 2023 de l’ITIE, publié le 27 décembre passé, le confirme. Le document met en lumière l’inégalité des revenus dans les mines artisanales, en particulier l’inégalité défavorable aux femmes, avec un score de 66/100. Il souligne que les hommes gagnent 1,5 fois plus que les femmes dans ce secteur, en raison de leur accès limité aux fonctions les mieux rémunérées.
De plus, les femmes sont souvent cantonnées à des tâches résiduelles et rencontrent des obstacles pour accéder à des postes à responsabilités. Le rapport poursuit en relevant qu’elles ont du mal à investir dans des actifs physiques en raison de leurs dépenses dans l’éducation des enfants et l’alimentation de la famille. Ce qui les expose davantage au travail des enfants que des garçons.
L’étude relève que les hommes continuent de dominer le secteur minier, accaparant la majorité des ressources et des opportunités, tandis que les femmes se retrouvent souvent reléguées à des rôles secondaires. Il en est de même pour la participation à la gouvernance du secteur minier où les femmes sont généralement sous-représentées dans les instances décisionnelles, pendant que les politiques publiques ne prennent pas suffisamment en compte leurs besoins spécifiques, fait-on remarquer.
Faible représentativité des femmes dans les entreprises minières
Par ailleurs, le rapport ITIE 2023 souligne que la faible représentativité des femmes dans les entreprises minières, avec seulement une femme pour deux hommes, ainsi que la tendance à les cantonner à des emplois moins qualifiés, contribuent à perpétuer cette inégalité. Il est souligné que des investissements sociaux décidés par des hommes impactent moins les femmes, et que des actions de sensibilisation sur les opportunités d’emploi et les orientations pédagogiques les plus adaptées sont nécessaires pour inverser cette tendance.
Pourtant, le rapport note que le droit des communautés dans le secteur extractif, en particulier des femmes, est intrinsèquement lié à leur participation active aux processus de consultation et de décision. Le document rappelle qu’en 2022, des efforts ont été entrepris pour intégrer les femmes dans les mécanismes de planification des projets miniers et pour protéger leurs droits à la propriété foncière et à une compensation équitable.
Ces initiatives visent également à garantir que les avantages socio-économiques des activités minières profitent directement aux communautés locales, en tenant compte des besoins spécifiques des femmes et des enfants. Cela inclut l’accès à des emplois décents, à des formations qualifiantes, et à des services sociaux adaptés, tout en promouvant une redistribution équitable des richesses.