La mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pourrait non seulement accroître considérablement les échanges commerciaux intra-africains, mais aussi renforcer la résilience des pays du continent face aux chocs dus aux tensions géopolitiques et au changement climatique, selon un rapport publié le 5 mai par le Fonds monétaire international (FMI).
Le rapport, qui se base sur des analyses empiriques, précise qu’une réduction de 90% des droits de douane sur les biens et les services échangés entre les pays du continent et une diminution de 50% des barrières non tarifaires, devraient permettre une hausse de 15% des échanges commerciaux intra-africains, avec à la clé une hausse de 1,25 % du PIB réel médian par habitant.
Si la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires s’accompagne d’une amélioration notable de l’environnement commercial, comme le développement des infrastructures de transport et de télécommunications, la facilitation de l’accès au financement et le renforcement de la sécurité intérieure, les gains pour les pays africains seraient nettement plus élevés. Dans ce scénario, le flux des échanges commerciaux entre les pays du continent pourrait augmenter de 53%. Dans le même temps, les échanges commerciaux entre l’Afrique et le reste du monde enregistreraient une hausse de 15%. Le PIB réel médian par habitant devrait ainsi augmenter de 10,6%, ce qui pourrait aider à sortir entre 30 et 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté.
Intitulé « Trade Integration in Africa : unleashing the continent’s potential in a Changing World », le rapport souligne également que des réductions significatives des barrières tarifaires et non tarifaires combinées à des réformes profondes de l’environnement commercial sont en mesure de modifier la structure du commerce intra-africain et des échanges commerciaux entre le continent et le reste du monde. L’amélioration de l’environnement commercial pourrait en effet stimuler les exportations intra-africaines des services de 50%.
Une plus forte intégration des pays africains dans les chaînes de valeur régionales et mondiales ouvrirait d’autre part la voie à un développement plus important du secteur des industries manufacturières sur le continent en permettant aux entreprises de se spécialiser, de se procurer des intrants moins chers et de bénéficier de transferts de connaissances. Elle pourrait également permettre aux pays pauvres de surmonter les contraintes liées à la demande, qui pèsent sur le développement de processus industriels à forte valeur ajoutée.
Le FMI note cependant que des réformes complémentaires sont nécessaires pour pérenniser les gains découlant de l’intégration commerciale en Afrique et faire en sorte que ces bénéfices soient partagés aussi largement que possible au sein des populations.