Dr Ndèye Awa Diagne, cheffe de la Division planification familiale à la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (DSME), a révélé jeudi à Thiès que l’unité de prise en charge de l’infertilité du couple installée dans la région de Kaolack a commencé à faire les premiers cas d’insémination artificielle. « Parce que l’infertilité prend de l’ampleur, des unités de prise en charge qui doivent être mises en place au niveau des structures du Sénégal. Déjà, il y a l’unité de Kaolack qui a été installée et qui a commencé à faire les premiers cas d’insémination artificielle », a-t-elle notamment fait savoir.
Gynécologue-obstétricienne, Dr Diagne intervenait lors d’un atelier de partage des plans stratégiques de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile, des adolescents et des jeunes et de la nutrition (SRMNIA-N) et des plans d’actions nationaux budgétisés de planification familiale (PANBPF) 2024-2028 et des enjeux de la SRMNIA à l’endroit des membres de l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).
A l’en croire, il y a d’autres unités au niveau de Saint-Louis, Touba, Tamba, Mbour, Ziguinchor aussi qui devront être installées et l’espoir est permis que cela soit fait en 2025. « L’unité de procréation médicalement assistée de l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye est en cours de réalisation. Maintenant, je pense qu’il reste juste l’équipement », a ajouté Dr Diagne pour qui, « ces programmes sont vraiment pris en compte sachant tous que l’infertilité commence à devenir un vrai problème de santé publique ».
La planification familiale, ce n’est pas seulement l’espacement des naissances et la prise en charge des infections sexuellement transmissibles (IST), c’est aussi la prise en charge de l’infertilité, l’infécondité du couple, a-t-elle précisé, quand bien même, dit-elle, la prise en charge est « coûteuse ». Pour une procréation médicalement assistée, le couple peut dépenser jusqu’à 2 millions 500 mille FCFA.
Toutefois, elle pense que la participation des structures publiques pourra permettre une meilleure accessibilité, non seulement en termes de ressources financières, en termes de prise en charge, mais aussi en termes d’accessibilité géographique.
Les hommes, de plus en plus, touchés
Revenant sur les causes de l’infertilité et facteurs aggravants chez le couple, la gynéco-obstétricienne a indiqué que la fertilité de la femme commence à baisser à partir de 35 ans. « Au bout d’un an de vie conjugale, avec des rapports sexuels réguliers, soit 3 fois par semaine, sans faire de grossesse, le couple doit se rendre dans une structure de santé pour déterminer la cause », a suggéré Dr Ndèye Awa Diagne. Selon elle, le problème avec les femmes, c’est qu’elles accusent énormément de retard à trouver une solution à leur difficulté de tomber enceinte chez les tradipraticiens, sans résultat escompté. Elle a, en outre, signalé que l’infertilité touche de plus en plus les hommes au Sénégal.