Invité du cinquième numéro des « Mercredis de l’AJSPD », le médecin en santé publique, Docteur Alassane Ndiaye est revenu sur le défi de la synchronisation des activités transfrontalières dans la lutte contre la poliomyélite. Selon lui, l’idéal c’est d’avoir des campagnes de vaccination synchronisées comme cela s’est fait en 2010 dans la zone ouest-africaine. A l’en croire, cela permettait de protéger tous les enfants en même temps. Aujourd’hui que la gestion transfrontalière de la poliomyélite est listée parmi les défis, Dr Ndiaye, chargé de la gestion des données du Programme élargi de vaccination (PEV) craint pour le Sénégal.
« Au niveau des frontières, au niveau des points officiels de passage, c’est là où nous avons la police, la douane etc. Ce sont les portes officielles, c’est là où il y a la surveillance épidémiologique. Mais les gens passent partout ailleurs. Les frontières sont poreuses. Or, nous ne sommes pas à ce niveau de surveillance pour savoir si chaque enfant qui entre chez nous est vacciné ou pas. On va essayer quand même de voir. Mais si tout le monde faisait comme nous on fait, vacciner tous les enfants, je crois que la maladie n’allait pas traverser. Donc, c’est au niveau de chaque pays que les gens doivent renforcer le PEV de routine. Les campagnes de vaccination, c’est pour juste pour compléter », a-t-il expliqué.
A l’en croire, quand le PEV de routine ou PEV systématique est bien organisé, on n’a pas besoin de campagne parce que tous les enfants sont immunisés. Si le Sénégal mène bataille contre cette maladie très contagieuse, c’est parce qu’il est partie prenante de l’Initiative mondiale de l’éradication de la polio (IMEP) ; laquelle vise à garantir des générations futures d’enfants libres de la menace d’infection par le virus de la poliomyélite et de la paralysie. Or, atteindre cet objectif dépend de l’interruption de la transmission du poliovirus dans les pays endémiques restants et de l’assurance de réponses rapides et efficaces aux épidémies de poliovirus survenant dans les pays exempts de poliomyélite.
En effet, l’IMEP a récemment révisé ses procédures opératoires standardisées (SOP) pour la réponse à de nouvelles flambées de poliomyélite dans les pays exempts de poliomyélite. La polio est une cause importante d’invalidité dans le monde.
Ce virus, qui provoque le décès dans 5 à 10% des cas de paralysies, entre dans l’organisme par la bouche puis se développe dans les intestins. Il peut ensuite gagner la moelle épinière ou le tronc cérébral et provoquer des lésions irréparables.