Dans le cadre de son partenariat avec la Fondation Bill et Mélinda Gates, l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD) a effectué, ce mercredi, une visite de terrain dans les districts sanitaires de Pikine et Guédiawaye. Cette mission s’inscrit dans une dynamique d’appui à la lutte contre la tuberculose, une maladie qui demeure un problème majeur de santé publique au Sénégal, malgré des progrès notables.
Selon le dernier rapport mondial de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la tuberculose a touché plus de 10 millions de personnes dans le monde en 2023, causant près d’un million de décès. L’Afrique reste la région la plus affectée, concentrant plus de 2,5 millions de cas. Le Sénégal, pour sa part, enregistre une incidence élevée estimée à 110 cas pour 100 000 habitants, soit environ 20 000 cas attendus par an.
La région de Dakar concentre à elle seule près de 40 % des cas nationaux, avec tous ses districts considérés à forte charge de tuberculose. À Pikine, 484 cas ont été notifiés en 2024, avec un succès thérapeutique de 87 %, un taux d’interruption de traitement de 3 % et un taux de décès limité à 1 %. Le district de Guédiawaye affiche quant à lui des résultats encourageants : 933 cas recensés pour un taux de succès thérapeutique impressionnant de 97 %.
Malgré ces avancées, la transmission communautaire de la tuberculose reste préoccupante. Le Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNT) a ainsi déployé de nouvelles stratégies : amélioration des équipements diagnostiques avec les technologies Genexpert et Truelab, utilisation d’unités mobiles de radiographie numérique pour le dépistage actif, traitement préventif ciblé des groupes vulnérables et introduction de nouveaux schémas thérapeutiques plus courts et entièrement oraux.
En parallèle, le programme renforce les mesures sociales : gratuité des soins, appui nutritionnel et logistique, soutien psychosocial aux patients démunis. Une attention particulière est également portée à la lutte contre la stigmatisation liée à la maladie, à travers des campagnes de sensibilisation et une communication digitale modernisée.
Les efforts conjoints des autorités sanitaires, du secteur privé, des partenaires techniques et des acteurs de la société civile, dont l’AJSPD, permettent d’espérer une maîtrise progressive de cette maladie qui continue de faire des ravages dans les communautés les plus vulnérables.
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