Special Olympics Sénégal, dont la mission est de fournir, durant toute l’année, un entrainement et des compétions sportives dans une gamme variée de sports de type olympique pour des enfants et adultes ayant une déficience intellectuelle, n’est toujours pas impliqué dans les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Dakar 2026, a-t-on appris, ce lundi à Dakar, auprès de sa directrice nationale, Rajah Diouri Sy.
« A l’heure d’aujourd’hui, je suis au regret de vous dire que Special Olympics ne participe pas aux Jeux Olympiques de la jeunesse », a-t-elle notamment fait savoir ; estimant que « l’aspect inclusion, pour le moment, n’est pas pris en compte » par le Comité d’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (COJOJ).
Mme Sy répondait aux questions des journalistes sur le degré d’implication de la structure qu’elle dirige dans les préparatifs des JOJ de Dakar 2026. C’était à l’occasion d’un atelier d’échanges entre Special Olympics Sénégal et l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD).
« Peut-être qu’il y aura des évolutions d’ici l’année prochaine, mais aujourd’hui, le handicap n’est pas compris dans les Jeux Olympiques de la Jeunesse », a-t-elle regretté.
Ceci étant, Mme Sy a indiqué que Special Olympics va essayer d’avoir des activités en parallèle des JOJ, dans la mesure où, dit-elle, cet évènement est « un point important qu’il faut savoir saisir pour le plaidoyer, pour montrer les aptitudes et les capacités des personnes qui ont une déficience intellectuelle et qui sont des sportifs, c’est-à-dire des athlètes ».
Le Sénégal accueillera les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Dakar 2026, premier événement sportif olympique organisé sur le sol africain. Dakar 2026 se déroulera sur deux semaines à partir du 31 octobre 2026 et réunira 2 700 des meilleurs jeunes athlètes du monde entier.
« Nous en sommes en train de mener une réflexion pour voir quelles sont les activités annexes à ces Jeux qu’on pourrait organiser pour montrer également les aptitudes de nos athlètes », a ajouté Rajah Diouri Sy, directrice nationale de Special Olympics Sénégal.
A ce jour, Special Olympics Sénégal a dans sa base de données plus de trois mille (3000) jeunes et adultes à Dakar, mais également à l’intérieur du Sénégal, dans le nord, dans le sud et au centre.
Jamais reçus au palais malgré leurs exploits olympiques
Selon Mme Sy, les athlètes pensionnaires de Special Olympics Sénégal ont dû remporter une quarantaine de médailles depuis 1991, lors des différentes participations à des compétitions internationales. « Notre équipe de football a été deux fois vice-championne du monde en football à 7, mais également en foot-salle. Nous avons un jeune qui détient les seules médailles d’or en équitation du Sénégal. Nous sommes médaillés également en natation, en athlétisme, au basket et au bocce », a fait valoir la directrice nationale de Special Olympics Sénégal.
Mme Sy a regretté le peu d’égard montré à ces athlètes au Sénégal, malgré leurs exploits au niveau international. Au cours des échanges avec les volontaires de Special Olympics Sénégal, il a été noté une absence notoire de reconnaissance de la nation vis-à-vis de ces athlètes ; car n’ayant jamais été reçus et décorés par les plus hautes autorités politiques et sportives du pays, à commencer par les chefs d’Etat qui se sont succédés au pouvoir.
Special Olympics Sénégal sera aux Jeux mondiaux de Turin 2025
Une équipe composée de huit athlètes de Special Olympics Sénégal prendra part à la 12ème édition des Jeux mondiaux d’hiver qui se déroule à Turin, du 8 au 16 mars prochain, a annoncé Rajah Diouri Sy avant de magnifier l’accompagnement du ministère des Sports lors des compétitions internationales. « Le ministère des Sports nous a accompagnés, comme il nous a accompagnés dans les Jeux précédents, en prenant en charge les titres de transport et en nous aidant sur d’autres rubriques de la préparation de ces Jeux. Nous avons un soutien de l’État », a-t-elle relevé.
Outre le ministère des Sports, la tutelle, Special Olympics Sénégal a aussi signé une convention de partenariat avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale, tandis que le ministère de l’Éducation nationale lui vient en appoint sur certains projets. « Donc, on a un portefeuille de partenaires qui nous aident vraiment à mener nos activités », s’est-t-elle réjouie.