Ce jeudi 8 décembre au soir, moins de trois jours avant la date butoir du 11 décembre pour former un gouvernement, M. Netanyahu avait demandé au président Herzog une prolongation de deux semaines ce que ce dernier a en partie accepté. « Je vous accorde une période de dix jours, soit jusqu’au mercredi 21 décembre pour présenter un gouvernement », a ainsi écrit M. Herzog au Premier ministre désigné, dans une lettre diffusée par son bureau.
« Nous sommes au milieu des négociations »
Arrivé en tête des législatives du 1er novembre avec ses alliés d’extrême droite et ultra-orthodoxes, Benyamin Netanyahu a été désigné le 13 novembre pour former un gouvernement dans les 28 jours suivants, avec la possibilité, toutefois, de demander un délai supplémentaire de 14 jours. « Nous sommes au milieu des négociations et avons fait beaucoup de progrès, mais à en juger par le rythme des choses, j’aurai besoin de tous les jours de prolongation prévus par la loi pour former un gouvernement », avait écrit jeudi M. Netanyahu dans une lettre au président.
Dans sa réponse, ce vendredi 9 décembre, Isaac Herzog, qui avait déjà exprimé des craintes sur certains partenaires de la coalition de M. Netanyahu, demande à ce dernier de former un gouvernement « pour l’ensemble de la société israélienne » et de respecter la « diversité » du pays. Dans les tractations, le Likoud de Benyamin Netanyahu a déjà octroyé des portefeuilles sensibles à des personnalités controversées comme le ténor de l’extrême droite Itamar Ben Gvir, hostile aux Palestiniens, et Avi Maoz, connu pour ses positions anti-LGBTQ.
Modifier la loi ?
Après avoir signé des accords de coalition avec les trois formations d’extrême droite – Sionisme religieux, Force juive et Noam – le Likoud doit encore finaliser ses discussions avec les partis ultra-orthodoxes Judaïsme unifié de la Torah (UJT, ashkénaze) et Shass (séfarade). Or, pour clore ces négociations, le Likoud doit notamment changer une loi permettant de nommer ministre, le chef du parti Shass, Arieh Dery, inculpé en 2021 pour fraude fiscale avant de signer un accord de négociation de peine en vertu duquel il avait quitté ses fonctions de député. Réélu en novembre, il peut, selon la loi, siéger au Parlement sans pouvoir recevoir de portefeuille ministériel.
Le Likoud et ses alliés, qui détiennent ensemble la majorité au Parlement, pourraient tenter de modifier la loi dès la semaine prochaine pour permettre à M. Dery d’intégrer le prochain gouvernement, selon la presse israélienne.
Avec rfi.fr