Les revenus cumulés des start-up africaines spécialisées dans les technologies financières (fintech) devraient se multiplier par treize entre 2021 et 2030, selon un rapport publié le 3 mai par Boston Consulting Group et QED Investors, une société de capital-risque américaine axée sur l’investissement dans les technologies financières.
Intitulé « Global Fintech 2023 : Reimagining the Future of Finance », ce rapport, consulté par l’Agenceecofin, précise que les revenus des jeunes pousses qui révolutionnent la finance africaine devraient progresser à un rythme annuel moyen de 32% d’ici la fin de la décennie en cours, soit le taux de croissance le plus élevé au monde.
L’essor attendu du bouillonnant secteur de la fintech en Afrique sera essentiellement alimenté par les faibles taux de bancarisation, la proportion élevée des jeunes au sein de la population générale et l’explosion démographique projetée sur le continent.
Les fintech pourraient en effet être un moyen de résoudre le problème de l’accès aux services financiers en Afrique, où deux tiers de la population ne disposent pas d’un compte bancaire ou d’un accès complet aux services financiers.
La première interaction de la plupart des Africains avec le secteur des services financiers pourrait en effet se faire par l’intermédiaire de leur smartphone, ce qui représente des opportunités majeures dans les domaines des paiements et des prêts pour les fintech locales dotés de modèles d’affaires complets. Les acteurs de la « telco-fintech » comme M-Pesa, qui ont été historiquement à l’origine du boom du secteur sur le continent, devraient ainsi conserver leur prédominance.
D’autre part, l’Afrique est la région du monde qui compte la plus grande proportion des jeunes au sein de sa population, avec un âge médian d’environ 19 ans. Sa population devrait également augmenter de 1,2 milliard d’habitants supplémentaires d’ici à 2050, ce qui renforcera le besoin d’accès aux services financiers.
Au regard de la taille de leurs populations et de leurs écosystèmes déjà développés, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte et le Kenya seront les principales locomotives du secteur de la fintech sur le continent.
Les fondamentaux du secteur restent solides
A l’échelle mondiale, les revenus des fintech devraient atteindre 1500 milliards de dollars d’ici 2030, soit environ six fois plus qu’en 2021 (245 milliards de dollars). L’Asie-Pacifique devrait souffler à l’Amérique du Nord le rang de la région du monde où les revenus des fintech seront les plus élevés d’ici la fin de la décennie en cours (600 milliards de dollars en 2030), grâce notamment au développement rapide du secteur en Chine, en Inde et dans les pays du sud-est asiatique. Viennent ensuite l’Amérique du Nord (520 milliards de dollars de revenus en 2030), l’Europe (190 milliards), l’Amérique latine (125 milliards) et l’Afrique (65 milliards).