Du Caire au Cap, et d’Addis-Abeba (dans la Corne de l’Afrique) à Dakar, le continent noir a la chance inouïe d’être dotée d’immenses ressources naturelles, avec par endroits des sous-sols très riches en minéraux. Mais, le constat est là, «triste», font remarquer certains observateurs : l’énorme potentiel du continent africain en minéraux est largement inexploré en raison d’une absence de données.
C’est pourquoi, en 2014, la Banque mondiale avait lancé un fonds de 1 milliard de dollars (ou 500 milliards de francs Cfa) pour cartographier les minéraux sur le continent africain, dans le but de promouvoir leur exploration. Ce projet devrait être accompagné par une ferme volonté des gouvernements d’investir dans de nouvelles technologies pour faciliter l’exploitation minière.
La Banque mondiale avait rendu publique cette initiative de cinq ans, dénommée «la carte à un milliard de dollars», lors de la 20e édition de Mining Indaba, la conférence internationale sur l’investissement minier en Afrique, tenue du 3 au 6 février 2014 en Afrique du Sud. L’institution financière internationale s’engageait ainsi à financer le projet à hauteur de 200 millions de dollars US, espérant que les gouvernements africains, les bailleurs de fonds et les sociétés minières assureraient le financement additionnel de 800 millions de dollars.
Directeur de l’unité gaz, pétrole et mines au département Energie durable de la Banque mondiale, Paulo De Sa faisait noter lors de cette conférence que «le manque de données géologiques constitue un obstacle pour les entreprises dans le choix d’un pays spécifique comme destination pour une activité minière». C’est justement ce qui fonde la pertinence du choix fait par l’Etat sénégalais d’investir d’abord dans la recherche à travers des opérations d’exploration qu’il a lui-même financées. «C’est cela qui a justifié que dans la Loi
2016-32 portant Code minier, il a été institué un Fonds d’appui au secteur minier qui devrait permettre à l’Etat de réaliser sa propre recherche pour pouvoir mieux négocier ses conventions et mieux comprendre ce dont il dispose dans son sous-sol», rapporte la Directrice de la Géologie, Dr Rokhaya Samba Diène, qui a participé à organiser le sixième Salon international des mines (Sim Sénégal 2021) du 02 au 04 novembre.
Cet événement majeur aura vu la participation de huit pays de la sousrégion, de l’ensemble des sociétés minières présentes au Sénégal mais aussi et surtout des écoles, institutions de formation et des universités. Car, comme l’a dit le président Macky Sall, l’espoir de demain repose sur ces jeunes, soulignant clairement l’importance de la formation.
Mais ce conclave aura surtout servi de tribune au Chef de l’Etat sénégalais de plaider pour l’établissement d’ «un Code minier continental dans le secteur de l’industrie extractive afin d’éviter une concurrence entre les Etats». Aujourd’hui, la conviction du président Macky Sall est que l’harmonisation des législations africaines en matière d’extraction minière est «un combat que l’Union africaine devra davantage porter, avec le soutien de la société civile».
Cette option pourrait permettre à l’Afrique de mieux profiter de ses ressources et de voir ses villes se hisser au niveau des capitales de référence du monde. Et ce, à l’image de Dubaï qui, de village de pêcheurs est devenue, en l’espace d’une quarantaine d’années, «la métropole de la démesure», grâce à ses richesses pétrolières.
En plus de ce dossier sur les mines, votre magazine préféré vous plonge aussi sur l’Expo Dubaï 2020, dans l’univers relaxant des salons de beauté Spa qui est un refuge à investir pour celui qui rêve de bien-être, de bonheur, etc.