En 2022, l’économie sénégalaise aura également été fortement touchée par l’impact liée à la guerre en Ukraine (inflation, hausse du déficit public liée à la hausse des subventions …), mais, l’arrivée prévue des hydrocarbures en fin 2023 ou 2024 donne néanmoins des perspectives favorables à moyen terme pour le Sénégal.
Au chapitre de la ‘’Croissance et compétitivité’’ du pays, relève une note informative sur la « Situation économique et financière du Sénégal » publiée sur le site de l’Agence France Trésor, début avril, la crise de la Covid-19 a mis un coup d’arrêt à une croissance forte, autour de 6% pendant 5 ans, résultat de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE) depuis 2014 et de la vague d’investissements publics qu’il a permis. L’impact a toutefois été plus limité qu’anticipé avec une croissance à 1,5% en 2020, grâce au rebond de l’activité économique au deuxième semestre et à la bonne performance du secteur agricole.
En 2021, l’économie sénégalaise a retrouvé sa trajectoire de croissance,qui a été révisée à la hausse à 6,1% par le FMI (prévue initialement à 3,7% puis 5%). En raison de la guerre en Ukraine et de son impact sur l’économie mondiale, l’année 2022 aura toutefois été compliquée. Alors qu’elle était prévue à plus de 5%, la croissance aura finalement été de 4% seulement. Surtout l’inflation aura été très forte (9,5% en moyenne annuelle), portée par la très forte hausse du prix des produits alimentaires.
Concernant les finances publiques, les importantes dépenses engagées dans le cadre de la riposte face à la crise sanitaire et de la politique de relance ont creusé le déficit budgétaire, passé de 3,9% du PIB en 2019 à 6,4% en 2020. Il est resté stable en 2021, et en 2022 autour de 6,5% du PIB. Toutefois, en 2022, on notera la très forte hausse des subventions à l’énergie, estimées à 750 Mds FCFA (4,4% du PIB), qui auront eu un impact important sur le déficit public. Pour maintenir un déficit à 6,5%, les autorités sénégalaises ont dû réduire les dépenses d’investissement en 2022, indique la même source.
Entre 2019 et 2022, mentionne le document, l’endettement public du Sénégal a considérablement augmenté passant de 64% à 75% du PIB, dépassant ainsi le seuil de l’UEMOA (70%). En2023, la dette publique resterait au-dessus de 70% du PIB (75,1% et 71,4%), mais devrait baisser graduellement, passant en dessous du plafond dès 2024 (65,7% du PIB) grâce à un assainissement budgétaire et à une dynamique économique favorable, en particulier sur les années 2023-2024 (projets d’hydrocarbures, qui feraient rapidement diminuer le ratio dette/PIB). La hausse de la dette publique reste une source importante de risque pour le Sénégal.
L’analyse de soutenabilité de la dette du FMI et de la Banque mondiale maintient un risque modéré de surendettement (externe et global), avec toutefois une marge de manœuvre très limitée pour absorber les chocs à court terme, avertit-on.