L’Afrique a légèrement augmenté sa part dans la production mondiale de café durant la campagne 2021/2022, grâce notamment à une baisse de sa production moins importante que celles enregistrées dans d’autres régions du monde, a souligné l’Organisation internationale du café (OIC) dans son rapport « Coffee report and outlook » publié le 17 avril dernier.
Le rapport précise que le continent a produit 19,13 millions de sacs de 60 kg durant la campagne caféière écoulée contre 19,28 millions de sacs au cours de la campagne précédente, ce qui représente une baisse de 0,8% d’une année à l’autre.
L’Afrique a ainsi porté sa part dans la production mondiale à 11,4% durant l’année caféière 2021/2022 contre 11,3% au cours de l’année précédente. Avec une part de 46,1%, l’Amérique du Sud reste la plus grande région productrice de café à l’échelle planétaire, devant l’Asie & Pacifique (30,9%), l’Amérique du Sud, et les Caraïbes, l’Amérique centrale et le Mexique (11,7%) et l’Afrique (11,4%).
A l’échelle mondiale, la production du grain noir a enregistré un recul de 1,4%, pour s’établir à 168,48 millions de sacs, en raison notamment du rythme de production biennal de la rubiacée et des conditions météorologiques défavorables dans certaines régions clés comme l’Amérique du Sud et les Caraïbes, Amérique centrale & Mexique.
L’Arabica en baisse, le Robusta en hausse
La quasi-stabilité de la production de café en Afrique cache de fortes disparités entre les pays producteurs. Les volumes récoltés ont par exemple bondi de 55,9% au Togo, de 41,9% en Côte d’Ivoire et de 35,8% en Guinée. Ils ont cependant chuté de 34,3% au Cameroun, de 12,5% à Madagascar et de 10% en Ouganda.
Le rapport souligne également que les deux principales variétés de café ont connu des trajectoires différentes durant la dernière campagne.
La production d’Arabica a diminué de 7,2% au cours de l’année caféière 2021/22, à 94,3 millions de sacs. Il s’agit de la plus forte baisse de la production de cette variété depuis 19 ans. Les plus fortes hausses de la production d’Arabica ont été enregistrées au Timor oriental, en Angola, en Equateur, au Zimbabwe et au Yémen.
Durant la campagne 2021/2022, la production de Robusta a en revanche augmenté de 7,1%, à 74,2 millions de sacs, grâce notamment à la hausse de la production en Asie et en Océanie.
Les plus fortes augmentations de production de Robusta ont été répertoriées au Timor oriental, au Togo, en Côte d’Ivoire et en Guinée.
Pour la campagne 2022/2023, l’OIC prévoit une hausse de 1,7% de la production mondiale de café, à 171, 26 millions de sacs. La production devrait augmenter de 1,4% en Afrique, de 6,2% en Amérique du Sud et de 0,4% dans la région Caraïbes, Amérique centrale & Mexique. Elle devrait toutefois chuter de 4,6% dans la région Asie & Pacifique.
Hausse de la consommation en Afrique
Le rapport révèle d’autre part que la consommation mondiale de café a augmenté de 4,2 % au cours de l’année caféière 2021/2022 pour atteindre 175,6 millions de sacs de 60 kg, grâce à la levée des restrictions sanitaires et au rebond de la croissance économique.
En Afrique, la consommation a enregistré une hausse de 2,6% durant l’année caféière écoulée, à 12,87 millions de sacs. La Côte d’Ivoire est le pays africain qui a enregistré la plus forte progression de la consommation en glissement annuel (+50 %). Ce pays d’Afrique de l’Ouest est suivi par le Cameroun (25,5 %), le Maroc (14,7 %), l’Afrique du Sud (12,8 %), le Nigeria (9,8 %) et l’Egypte (9,5%).
Les plus grands consommateurs de café sur le continent sont, dans l’ordre, l’Ethiopie, l’Algérie, l’Egypte, le Maroc, l’Afrique du Sud et la Tunisie. Ces six pays représentent ensemble près de 75 % du volume total consommé sur le continent africain.
L’OIC s’attend par ailleurs à ce que la consommation de café augmente de 1,7% à l’échelle planétaire durant l’année caféière 2022/2023. En Afrique, la consommation devrait augmenter de 4,1%, à 13,4 millions de sacs de 60 kg.