Programme pour le bassin du Niger, programme d’énergie solaire pour le Sahel, programme éolien au Kenya… Le portefeuille de la Banque africaine de développement est orienté vers des projets de développement durable, mais également à impacts régionaux, détaille Dr. Al-Hamndou Dorsouma, le directeur par intérim du département Climat et Croissance verte à la BAD.
« Nous avons mobilisé des ressources de plus de 500 millions de dollars, mais l’objectif est d’aller au-delà parce que nous savons que les besoins en Afrique sont énormes. Nous nous mettons sur la table essentiellement le cofinancement. Donc, avec les institutions avec lesquelles nous travaillons et nous allons ensemble avec ces institutions auprès des guichets comme le fond vert pour le climat et mobilisé des fonds de grande ampleur pour avoir plus d’impact. »
La réflexion avance également dans les agences. En plus de financer des projets durables, l’AFD apporte un soutien technique pour aider les gouvernements dans leurs choix de mix énergétique, explique Thomas Mélonio, le directeur innovation, stratégie et recherche de l’AFD.
« On a développé à l’AFD une capacité pour modéliser à la fois impacts environnementaux, mais aussi les conséquences sociales et économiques pour y travailler en même temps. On a eu un exemple de projet de recherches en Côte d’Ivoire qui s’est intéressé non pas seulement au prix de l’électricité, mais aussi au coût pour le gouvernement de l’importation du charbon, par exemple, ou du gaz qui est produit nationalement, ou du solaire pour faire rentrer également dans l’équation non pas seulement le prix de l’électricité, mais aussi les impacts des importations, le contenu en emploi, l’impact pour le budget de l’État. »
Il s’agit également de verdir ses propres instruments de finances. L’AFD s’y est attaquée, assure Rémy Rioux, son directeur.
« La moitié de nos financements l’année dernière étaient verts ou durables. On est la première institution française à avoir émis une obligation verte. C’était en 2014. La première en 2020 à avoir émis une obligation ODD – objectif de développement durable – et l’engagement que j’ai pris devant le Parlement, c’est que à horizon j’espère 3 ans, la totalité du financement de l’AFD soit verte et durable, de telle sorte qu’on soit la première institution financière finalement à le faire et à montrer que c’est possible. Et à être récompensé, je l’espère, par le marché financier pour financer autant de projets de qualité et inspirer, je l’espère, d’autres acteurs. »
Aujourd’hui, 90 % de la finance climatique en Afrique est issue de ressources publiques et principalement des acteurs du développement.
Avec rfi.fr