S’exprimant, lundi, lors de la session annuelle de l’Assemblée mondiale de la santé, quelques semaines après avoir mis fin à l’état d’urgence mondial pour la pandémie de Covid-19, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé qu’il était temps de faire avancer les négociations d’un traité sur la prévention de la prochaine pandémie.
«La réunion de haut niveau de cette année sur la préparation et la réponse aux pandémies est une occasion précieuse pour les dirigeants de tracer une voie claire vers cet avenir», a déclaré le Dr Tedros dans un communiqué posté sur le site officiel de l’organisation mondiale de la santé.
Le chef de l’OMS a invité les Etats membres à ne pas laisser traîner les choses. «Nous ne pouvons pas nous contenter d’un simple coup de pied dans la fourmilière», a-t-il dit, relevant que «lorsque la prochaine pandémie frappera à la porte – et elle le fera – nous devons être prêts à y répondre de manière décisive, collective et équitable».
«Si nous ne procédons pas aux changements qui s’imposent, qui le fera ? Et si nous ne le faisons pas maintenant, quand le ferons-nous ?», a-t-il insisté.
L’Assemblée mondiale de la santé, qui se tient à Genève pendant dix jours et qui coïncide avec le 75e anniversaire de l’OMS, doit examiner les défis sanitaires mondiaux, y compris les futures pandémies. Les 194 États membres de l’OMS négocient actuellement des réformes des règles contraignantes qui fixent leurs obligations en cas de menace sanitaire internationale. Ils discutent également d’un traité sur les pandémies qui doit être ratifié l’année prochaine.
S’engager de manière constructive et urgente dans les négociations
Pour le chef de l’OMS, la menace de l’émergence d’un autre variant de la Covid-19 provoquant de nouvelles vagues de maladies subsiste. «Et la menace de l’émergence d’un autre agent pathogène au potentiel encore plus meurtrier demeure», a fait valoir le Dr Tedros.
C’est pourquoi il estime que la pandémie est un engagement générationnel, d’autant que «cette génération a connu à quel point un petit virus pouvait être affreux».
«Et pour une coopération internationale renforcée, l’accord sur la pandémie est un engagement générationnel selon lequel nous ne retournerons pas à l’ancien cycle de panique et de négligence qui a rendu notre monde vulnérable, mais que nous irons de l’avant avec un engagement commun à faire face aux menaces communes avec une réponse commune», a fait observer le Dr Tedros.
Dans un monde où les crises se chevauchent et convergent, l’OMS plaide pour une architecture efficace pour la préparation et la réponse aux urgences sanitaires, qui doit prendre en compte les urgences de toutes sortes. Dans ces conditions, il a demandé à chaque État membre de s’engager de manière constructive et urgente dans les négociations sur l’accord sur les pandémies et le règlement sanitaire international, afin que le monde n’ait plus jamais à faire face à la dévastation d’une pandémie comme celle de la Covid-19.
Il a instamment exhorté à chaque État membre de collaborer avec le Secrétariat pour trouver des moyens concrets d’accélérer le rythme des progrès sur les objectifs du triple milliard et les objectifs du développement durable liés à la santé. Il s’agit enfin de soutenir l’augmentation des contributions mises en recouvrement, ainsi que les plans pour un cycle d’investissement en 2024.
«Alors que nous célébrons le 75e anniversaire de l’OMS, engageons-nous à faire encore plus ensemble pour promouvoir la santé, assurer la sécurité dans le monde et servir les personnes vulnérables», a conclu le chef de l’OMS.