Comme d’habitude, Robert Dussey est arrivé discrètement dans la capitale malienne. Comme d’habitude, il a soigneusement évité la presse, mais des témoins ont formellement reconnu le ministre des Affaires étrangères du Togo en compagnie de diplomates onusiens : Jean-Pierre Lacroix et de El-Ghassim Wane.
Le chef de la diplomatie togolaise a été également reçu à Bamako par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. D’après nos informations, il lui a transmis un message du dernier sommet de la Cédéao qui s’est tenu à Abuja le 4 décembre.
Le nouveau séjour à Bamako de Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères s’est plutôt bien passé : « Il nous connaît et nous le connaissons. Il a choisi les mots pour parler », commente un officiel malien. Notre interlocuteur résume : le droit, la politique et la négociation sont nécessaires pour obtenir une rapide libération des 46 militaires ivoiriens.
On sait désormais que, sur le plan judiciaire, l’instruction en première instance du dossier est bouclée depuis le 25 novembre. Les regards sont dorénavant tournés vers le parquet général : Va-t-on vers un procès ? Un non-lieu ? Une condamnation des soldats ?
Bamako propose un protocole de coopération à Abidjan
Mais au même moment, les autorités maliennes ne cachent pas que, pour faire avancer le dossier, elles proposent au gouvernement ivoirien de signer un protocole d’accord marquant le renforcement de la coopération entre les deux pays : d’après nos informations, dans un des points-clés de cette discussion, le Mali y demande à la Côte d’Ivoire d’être plutôt à ses côtés face à ses difficultés.
Des détails du mémorandum sont actuellement en discussion et les autorités maliennes et ivoiriennes se parlent à nouveau directement.
« Esprit constructif »
Lors de la rencontre de la Cédéao à Abuja, les chefs d’État avaient demandé la libération avant le 1er janvier 2023 des 46 militaires ivoiriens arrêtés depuis plus de quatre mois à Bamako. L’information a été ensuite confirmée à Abuja le même jour par Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cédéao lors d’une conférence de presse.
Il avait ajouté que les chefs d’États avaient même brandi des sanctions si ces libérations n’avaient pas lieu. Comment le colonel Assimi Goïta a-t-il accueilli le message de la Cédéao ? « Nous allons continuer dans un esprit constructif dans les discussions », confie un officiel malien.
Avec rfi.fr