Le service pénitentiaire doit enfin occuper la place qui est sienne dans l’architecture sécuritaire, a plaidé, lundi, le Colonel Jean-Bertrand Bocandé, directeur général de l’Administration pénitentiaire du Sénégal.
Il prenait part à l’ouverture de la 6ème conférence de l’Association des services correctionnels d’Afrique (ACSA) qui se tient du 15 au 19 mai prochain à Dakar. Une rencontre qui a pour thème : «bâtir des systèmes pénitentiaires résilients : leçons de la pandémie de Covid-19».
«Au lendemain des indépendances, le service pénitentiaire, pour la plupart de nos Etats, était assuré par des forces de police ou militaire. Aujourd’hui encore, peu de pays dispose d’une force spécifiquement dédiée à la gestion des prisons», a-t-il fait remarquer.
Or, dira-t-il auparavant, le rôle de l’administration pénitentiaire, en plus d’assurer la sécurisation des lieux de détention pour en interdire la sortie des personnes placées sous-main de justice, est aujourd’hui de travailler à favoriser la re-socialisation des détenus.
Voilà pourquoi, il espère que la rencontre de Dakar va, sans nul doute, sonner une prise de conscience collective de l’importance pour nos Etats de la place du service pénitentiaire dans l’architecture sécuritaire.
«Le service pénitentiaire doit, pour éviter tout déséquilibre sécuritaire, se développer pour être au même niveau que les autres forces de sécurité et défense pour ne guère constituer le maillon faible du dispositif», a suggéré M. Bocandé, en présence du Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, de son ministre de la Justice, le Garde des Sceaux, Ismaïla Madior Fall et de plus de 150 délégués issus de 32 pays membres de l’ACSA.
Par ailleurs, il estime que le cadre de coopération et d’échanges fructueux que préfigure l’ACSA se veut une réponse adaptée à tous ces défis, nombreux et variés, auxquels doit faire face l’Afrique, notamment au plan sécuritaire. A ses yeux, cela traduit, en d’autres termes, l’engagement «indéfectible» des administrations pénitentiaires à accompagner les dirigeants dans leur volonté de faire de l’Afrique un «continent émergent».
A ce titre, le Colonel Bocandé dit avoir la «ferme» conviction que la 6è conférence biennale de l’ACSA à Dakar demeure une occasion «rêvée» pour harmoniser les interventions et mutualiser les efforts en vue d’une meilleure gestion des systèmes correctionnels d’Afrique.
Mais également, poursuit-il, pour sensibiliser les gouvernants à promouvoir la collaboration entre les acteurs du système de justice pénale ; à s’efforcer d’améliorer les services de santé dans les établissements correctionnels ; à impliquer davantage la communauté dans la réhabilitation et la réinsertion des détenus ; à continuer à impliquer la société civile dans les efforts d’amélioration des services correctionnels ; à placer les services correctionnels sur une bonne base en termes de financement et d’appui pour assurer un développement et une paix sociale etc.