En Tunisie, la start-up Dabchy, une plateforme de vente en ligne de vêtements, concentre près d’un million d’utilisateurs. Première du genre dans le pays et fondée en 2016, elle s’est montrée résiliente face à la pandémie, mais aussi à la crise économique que traverse le pays actuellement. Prochaine étape pour Dabchy, s’implanter en Égypte.
Dans les locaux de Dabchy à Tunis, les appels téléphoniques s’enchaînent au sein de la salle d’opérations : service après-vente, livraisons, remboursements, cette plateforme de vente en ligne de vêtements entre particuliers draine près de 25 000 nouveaux inscrits par mois. Un défi pour la cofondatrice Ameni Mansouri. « Dabchy, c’est le Vinted de la région Mena, on l’a voulu comme ça dès le départ. C’est une plateforme en ligne qui permet aux gens de vider leur dressing de façon sécurisée et nous, nous opérons, comme une tierce personne de confiance ».
Une confiance qui a mis du temps à s’installer dans l’écosystème de la vente en ligne, encore à ses débuts en Tunisie à cause des freins au paiement sur internet et des problèmes de logistique. « Les gens dans la région Afrique du Nord, Moyen-Orient, quand ils achètent en ligne, ont surtout peur de se faire arnaquer. Éduquer le marché et les prestataires de livraison, les prestataires de paiement, la clientèle, ça demande beaucoup d’énergie, une certaine connaissance locale et ça, on a appris à le faire », explique la cofondatrice de Dabchy.
Le succès de la mode seconde-main
Le prix de l’habillement a augmenté de 1,5% en 2022 à cause de l’inflation et le secteur de la friperie prévoit une hausse de 20%, en raison de la taxation imposée par la nouvelle loi des finances. Les ventes dans le textile ont considérablement chuté ces deux dernières années tandis que la seconde-main se développe de plus en plus. « Là, ce que vous voyez, ce sont des articles qui nous ont été retournés. Quand il y a un article qui ne plaît pas à l’acheteuse, il arrive que les vendeuses ne récupèrent leurs articles. On ne sait toujours pas pourquoi, se demande Ameni Mansouri. Au bout de 21 jours, ces vêtements deviennent la propriété de Dabchy et on fait don de ces articles-là à des associations ».
40% des produits de Dabchy sont des vêtements neufs. La plateforme mise aussi sur la revente d’articles de luxe. « On a lancé Dabchy luxury qui est une partie où les gens vont poster mettre en vente des articles de luxe et à partir d’un certain montant et pour certaines marques bien déterminées, donc c’est du luxe, ces articles-là vont transiter par nous. On va les authentifier ».
Avec près de 2 500 nouveaux produits mis en ligne chaque jour, Dabchy veut exporter son système à l’Égypte et l’Arabie saoudite et cherche à lever trois millions d’euros pour ce développement.