La récession a fait basculer 2,4 millions de Malgaches sous le seuil de pauvreté, selon les estimations de la Banque Mondiale. Pour Victoria Kwakwa, vice-présidente de la Banque mondiale, accélérer les investissements du secteur privé est essentiel pour réduire le taux de pauvreté qui a atteint un niveau record de près de 82%.
« Le gouvernement et le secteur public ne peuvent pas à eux seuls créer les centaines de milliers, voire les millions d’emplois qui vont être nécessaires, et des emplois significatifs. Ces réformes concernent l’amélioration de l’environnement du secteur privé et des affaires pour permettre à ce secteur de jouer un rôle plus important, assure Victoria Kwakwa. Il s’agit notamment de la mise en place d’un cadre politique pour l’engagement du secteur privé, de la réduction des lourdeurs administratives, de la réforme du secteur de l’énergie. »
Soutenir le secteur de l’énergie
Depuis 2016, 105 millions de dollars ont été octroyés par la Banque mondiale à la Jirama, la société publique de distribution d’électricité, à travers le projet Pagose, qui vise au redressement de l’entreprise. « La Jirama a des problèmes, c’est évident et le secteur dans son ensemble est dans une situation difficile. Je pense qu’en même temps, ce projet a apporté une contribution positive. Grâce au projet, environ 500 km ont été ajoutés au réseau électrique. Le réseau s’est étendu et s’est amélioré en qualité. Nous avons également travaillé avec la Jirama pour réduire ses pertes techniques de 38% à 25%. […] Nous n’avons pas obtenu autant de succès que nous l’aurions souhaité dans notre soutien au secteur de l’énergie. Cependant, nous ne pouvons pas abandonner. C’est un secteur qui est primordial pour la croissance. Nous sommes à ce stade en discussion avec le gouvernement et la Jirama sur certaines modalités fondamentales autour de la gestion de ce secteur, la tarification des services tout en veillant à protéger les plus pauvres en termes d’accès à l’électricité », poursuit la Vice-Présidente de la Banque Mondiale.
Cette dernière a aussi tenu à souligner les réformes et mesures déjà mises en place par le gouvernement malgache. « Dans le contexte mondial actuel qui est très difficile, le fait que le gouvernement ait été en mesure d’augmenter le soutien à la protection sociale pour certains des plus vulnérables, de maintenir des niveaux de dette bas ou raisonnables – la plupart des pays africains n’y sont pas parvenus – et de maintenir une inflation à un chiffre, est quelque chose de positif. Le gouvernement a également pris des mesures difficiles dans ce contexte mondial, notamment en augmentant les prix du carburant de 44 %, ce qui n’est pas facile à faire. Mais du point de vue de la gestion des finances publiques, c’est la bonne chose à faire. »
Avec rfi.fr